Vendredi soir, 10 pm, sur la 10ème avenue entre la 43e et la 44e, deux établissements voisins marchent en duo. Quand certains finissent leurs escargots et magret de canard au restaurant français Le Privé, d’autres franchissent la porte à côté pour siroter un premier ou un dernier verre, à Casa Del Toro, nouveau bar à agave et à tapas mexicain. Le point commun entre ces deux endroits : ils ont été imaginés et créés par Sanjay Laforest, toujours bien entouré par sa bande de toujours, la Famille Laforest.
Comme tous les week-ends, l’aérialiste fait son numéro dans les airs et la contorsionniste est sur le bar enflammé par le mixologiste francophone “Yaz” qui s’improvise cracheur de feu. « Un show », c’est comme ça que le restaurateur organise les soirées au restaurant. «Il faut que ce soit la fête, il faut que ca vive, que les gens s’amusent avant toute chose ».
Si Sanjay Laforest a la fête dans le sang, c’est avant tout un bosseur. Ce consultant en communication a connu pendant plus de 10 ans le rythme effréné de Wall Street. A l’époque, il lançait et développait les restaurants des autres, la plupart français, avec l’idée d’un jour ouvrir le sien.
Après avoir mis son premier projet tricolore sur les rails, le New Yorkais d’origine haïtienne a des envies Mexicaines. « La cuisine française me passionne, c’est fin, c’est raffiné. Mais j’avoue que côté palais, la cuisine mexicaine est une de mes préférées, j’aime ce côté pétillant et festif. J’aime ce mélange de couleurs et de saveurs épicées que ce soit au niveau de la nourriture ou des cocktails. Ces deux cuisines reflètent complètement les deux côtés de ma personnalité ».
A New York, les agaves, la tequila et plus récemment le mezcal ont le vent en poupe. « Le sirop d’agave est un sucrant naturel qui est issu de l’extraction de la sève de cactus. À New York tout le monde est healthy et fait attention à sa ligne donc c’est essentiel de proposer un alcool le plus sain possible » explique Sanjay Laforest.
Pour la déco, il s’est inspiré de ses nombreux voyages au Mexique, notamment à Oaxaca, où il a découvert certains plats traditionnels comme le Tlayuda, qui ont été ajoutés à la carte. Sanjay Laforest a fait les choses en grand. En témoignent les deux années de travaux et le gigantesque taureau de la maison (qui mesure pas moins de 2m) qui trône au milieu du restaurant.
Avec pas moins d’une cinquantaine de tequila et mezcal différentes, le bar à mezcal prend des allures de cave à vin, et se spécialise. « Chaque semaine, les équipes suivent des formations pour mieux connaitre les liqueurs, c’est important que tout le monde soit au mieux informé ».
Côté menu, des tacos, des tapas, beaucoup à partager. Pour le patron ce soir, une entrée en matière avec le cocktail El Matador, au mezcal hibiscus et à la grenade, servi on the rocks, accompagné des tacos Camaron aux crevettes et Costilla De Res, au porc, crème de piment et carottes.
Lorsqu’on lui demande ce qu’il envisage pour la suite, l’entrepreneur confie ne pas vouloir s’arrêter là. « J’aimerais créer une franchise, créer des restaurants français et mexicains dans le monde entier ».