Les dernières toiles finissent d’être accrochées sur fond de David Bowie. La deuxième galerie Carré d’Artistes vient d’ouvrir sur Spring Street à New York, au milieu de boutiques “vintage” et de restaurants chics. “La porte de la galerie est toujours ouverte, il y a de la musique et on affiche les prix pour qu’il n’y ait pas de surprise“, indique Charlotte Troisgros, manager Amériques de la marque. “On s’adresse à des gens qui ne sont pas initiés à l’art et qui doivent pouvoir rentrer facilement dans nos galeries. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres galeries d’art traditionnelles où l’on peut se sentir gêné par l’ambiance assez froide et l’absence de prix“.
Carré d’Artistes a été fondé il y a 16 ans par Stéphanie Tosi et Patrice Martineau, des Français passionnés d’art. Partie d’Aix en Provence, leur société s’est rapidement développée et est présente dans de nombreuses villes de France, à Moscou, Shangaï, Berlin, Mexico et dans bien d’autres capitales. Avec partout le même objectif: “que l’art soit facile et à portée de tout le monde. Pas réservé aux élites et aux connaisseurs“, résume Charlotte Troisgros.
A New York, une première galerie avait ouvert sous franchise sur Bleeker Street en 2013, avant d’être reprise en propre il y a un an. “Le concept fonctionnait bien auprès des Américains, et on s’est dit qu’une deuxième galerie avait sa place“.
A l’intérieur, les murs sont tapissés de toiles, paysages, nus, portraits, street art. Des toiles uniques et originales avec des prix allant de 115 à 3.850 dollars, en fonction du format, de l’artiste et de l’oeuvre. “On essaie d’avoir un tiers d’artistes locaux, un tiers de Français et un tiers d’artistes internationaux“, explique Charlotte Troisgros. Dès l’entrée de la galerie, les visiteurs tombent sur des aquarelles représentant des champs de lavande en Provence. Des tableaux qui plaisent particulièrement aux clients américains. “C’est assez émouvant de voir des gens qui viennent d’Alabama et qui repartent avec un artiste français sous le bras“, raconte la manager. Une oeuvre qui n’aurait sans doute jamais été accessible si elle était restée dans une petite galerie de village français. “On leur raconte l’histoire de l’artiste et ils achètent cette histoire avec le tableau“.
Les peintres eux touchent un pourcentage sur les ventes et bénéficient d’une exposition entre un an et un an-et-demi avant de tourner dans une autre galerie. “Il pourra donc être exposé et vendu à Aix comme à Shanghaï ou New York!“, s’enthousiasme Charlotte Troisgros. C’est le cas de Julien Rey, un artiste français qui travaille la laque au couteau. Découvert par Carré d’Artistes, il s’est taillé une solide réputation dans le milieu.
Aujourd’hui Carré d’Artistes est numéro 1 dans le monde en volume d’œuvres vendues, et de nouvelles galeries continuent d’ouvrir. Prochain défi pour Charlotte Troisgros: affirmer la présence américaine avec de nouvelles ouvertures à Washington, Boston, Chicago et en Californie.