Sculpteur phare du Second Empire, protégé de Napoléon III, Jean-Baptiste Carpeaux fait l’objet d’une rétrospective au Metropolitan Museum of Art, la première depuis 1975.
Organisée en partenariat avec le Musée d’Orsay, “The passions of Jean-Baptiste Carpeaux” est présentée à New York, jusqu’au 26 mai, et s’installera à Paris, en juin. L’occasion de revenir sur la carrière, courte et fulgurante, de celui qui a parfaitement incarné la figure de l’artiste romantique de la seconde moitié du XIXème siècle.
Connu comme sculpteur, Jean-Baptiste Carpeaux était également peintre et dessinateur. Le spectateur est invité à découvrir ses oeuvres picturales et ses croquis à travers une exposition qui retrace l’évolution de l’oeuvre de l’artiste. Sa vie privée, jonchée de rencontres et d’épreuves a fait émaner différents thèmes qui ont considérablement marqué son travail : la Bible, Dante, l’Empereur, la famille, le naufrage pour ne citer que les principaux.
L’exposition débute lorsque Jean-Baptiste Carpeaux remporte, en 1854, le prestigieux prix de Rome avec la sculpture “Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax”. Il s’installe à la Villa Médicis et étudie les grands maîtres tels que Raphaël ou Michel-Ange. Ces années sont fécondes puisque c’est à cette époque qu’il réaliste “Jeune pêcheur à la coquille”, un de ses premiers succès et sa dernière oeuvre d’étude “Ugolin et ses enfants”.
La rétrospective se poursuit lors de son retour à Paris, en 1862, où sa notoriété ne cesse de grandir. Il devient alors le sculpteur officiel de Napoléon III et est chargé de l’éducation artistique du Prince. Une salle dédiée à cette période rassemble les bustes et portraits réalisés de la famille impériale par l’artiste.
Quelques années plus tard, Jean-Baptiste Carpeaux se marie, et le thème de la famille inspire alors l’artiste. Sa femme, la vicomtesse de Montfort, est alors sa muse et inspire bon nombre de ses oeuvres -une salle y est consacrée. Au même moment, son ami Charles Garnier lui commande “La Danse” pour l’Opéra de Paris.
Des fragments sont exposés ainsi que des photographies de l’Opéra. Représentant une farandole de femmes encerclant le génie de la danse, cette sculpture provoqua l’indignation de l’opinion publique notamment à cause de la nudité des personnages et de son réalisme.
Les dernières salles sont consacrées aux ultimes oeuvres de l’artiste. Plus sombres, les réalisations ont pour thème majeur le naufrage, qui symbolise la futilité de la vie humaine sur terre. Le cancer qui atteint l’artiste, couplé au siège de Paris en 1870-71, expliquent ce pessimisme artistique.
“Cet artiste suscitera toutes les émotions chez le spectateur : larmes, sourire…” explique Henry R. Kravis le commissaire de l’exposition, avant d’ajouter : “Il capture la chair et le sang dans le marbre et le bronze, c’est ce qui fait la force de son oeuvre“.