Commencée avec le duo Ariana Grande et Cynthia Erivo, suivi du discours truculent du comédien Conan O’Brien et d’un hommage aux pompiers de Los Angeles, la 97e édition des Oscars organisée au Dolby Theatre à Hollywood avait l’âme bon enfant. Aucune polémique au rendez-vous, mais une déception générale pour le cinéma français.
Promis aux succès avec 13 nominations – un record dans l’histoire des Oscars devant « The Artist » -, « Emilia Pérez » le film réalisé par le Français Jacques Audiard, avait vu ses chances de victoires réduites avec la polémique née des tweets de l’actrice Karla Sofia Gascon, il y a quelques semaines. Il repart d’Hollywood avec seulement 2 statuettes.
Pressentis pour la victoire, la chanteuse Camille et son mari compositeur Clément Ducol décrochent ainsi l’Oscar de la chanson originale avec « El Mal ». Un trophée remis par Mick Jagger en personne. Au micro, Camille confessait être « très reconnaissante » de cette victoire. « Nous avons écrit El Mal pour dénoncer la corruption et nous espérons qu’elle témoigne du rôle que la musique et l’art peuvent jouer et continuer à jouer en tant que force de bien et de progrès dans le monde. »
Clément Ducol remerciait producteur, réalisateur, actrices, acteurs, famille et enfants, et Camille concluait en chantant, trophée dans les mains, « Emilia, Emilia. » Une autre de leur composition, « Mi Camino », était également en compétition dans la même catégorie. Dans la catégorie Original score (meilleure musique originale), dans laquelle ils étaient aussi nommés, les Français ont dû laisser la victoire à la musique du film « The Brutalist ».
La seconde statuette du film de Jacques Audiard a été remportée par l’actrice Zoe Saldana, sacrée meilleure actrice dans un second rôle. Un discours émouvant pour la première Américaine d’origine dominicaine sacrée aux Oscars qui portait, pour l’occasion, un collier somptueux de la maison Cartier.
Le film « Emilia Perez », qui concourrait notamment pour les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur, a dû plier devant le film américain « Anora » et son réalisateur Sean Baker. Vainqueur de la Palme d’Or au Festival de Cannes, le film raconte la transformation d’une strip-teaseuse des quartiers de Brooklyn en Cendrillon des temps modernes.
Plus inattendu, l’Oscar de la meilleure actrice revenait à la jeune actrice originaire de Los Angeles, Mikey Madison, tête d’affiche du même film, alors que Demi Moore était donnée favorite. Une déception pour l’héroïne de « The Substance » et pour la réalisatrice Coralie Fargeat qui ne repart qu’avec l’Oscar des meilleurs maquillage et coiffure. Le film français était nommé cinq fois, notamment dans les catégories du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario et de la meilleure actrice.
Bonne surprise de la cérémonie, le film d’animation « Flow », une co-production franco-belge-letton, accompagnée par le CNC (le Centre National du Cinéma) et menée par son réalisateur lituanien Gints Zilbalodis, repart, lui, avec le prix du meilleur film d’animation.