Être maman et entrepreneuse, ce n’est pas tous les jours facile. Ca l’est encore moins quand on est expatriée en Californie. C’est le constat dressé par Karine Hervouët, installée à Santa Barbara depuis un peu plus de deux ans.
Elle a décidé de lancer les Mampreneures South California en novembre 2018. Mais, pour des raisons légales, le réseau est devenu Elles California depuis quelques semaines. Leur prochaine réunion “California Café” aura lieu le mardi 30 avril à Pitchoun Bakery à Beverly Hills et donnera la parole à Clarisse Berranger, la directrice de la Chambre de commerce franco-américaine de Los Angeles (FACC).
A l’instar de l’association Mampreneures créée il y a 10 ans en France, Elles California veut accompagner l’entreprenariat féminin au quotidien et lutter contre l’isolement. “On a une double vie quand on a des enfants. On a aussi un besoin cruel d’énergie. Se rencontrer permet d’échanger sur des problématiques et surtout de trouver des solutions.” Surtout que “le networking est une religion aux Etats-Unis, mais je ne trouvais pas de groupe francophone et féminin sur la côte ouest”, constate Karine Hervouët, qui a oeuvré avec Emma Recher (qui dirige une entreprise d’organisation de mariages) et Stephanie Haak pour la création de cette antenne. Elle regrettait également les contraintes des autres réseaux de networking liées aux abonnements avec des cotisations mensuelles.
Se voulant “bienveillant” et non-exclusif, ce groupe devrait faciliter l’entraide entre les francophones qui innovent, qu’elles soient entrepreneuses ou cheffes d’entreprise, maman ou non. Lors des premiers cafés, le réseau a regroupé styliste, créatrice, écrivaine, consultante, publiciste…
Pour Karine Hervouët, l’entraide entre expatriées est primordiale. “Quand on a des enfants en bas âge, ce n’est pas évident, car les nounous sont très chères et le kindergarten n’ouvre qu’à l’âge de 5 ans. Il faut aussi gérer les camps d’été, les déplacements, ainsi qu’un coût de vie élevé”, détaille cette mère de deux enfants de 6 et 13 ans. Elle ajoute qu’“en raison d’un réseau très masculin, il est difficile de faire émerger une idée de business en tant que femme.” Architecte, puis ingénieure en bâtiment durant une quinzaine d’années, elle a quitté une situation confortable en France pour ouvrir une boulangerie avec son mari à Santa Barbara, Chooket Pastry. Insatiable de nouveaux projets, cette quadra a monté en parallèle une entreprise de conciergerie La Belle Vie SB avec sa compère Emma Recher.
Karine Hervouët pense d’ores-et-déjà à développer ce réseau dans la banlieue de Los Angeles -à Burbank et Long Beach où elle a des demandes-, ainsi qu’en ligne. Très motivée, elle espère que d’autres entrepreneuses reprendront le flambeau, ailleurs aux Etats-Unis. L’antenne californienne, voulue “expérimentale”, permettra de “prendre la température”, détaille-t-elle. “Allez savoir quel Etat sera intéressé.”