Quand on arrive aux États-Unis avec des enfants en âge d’être scolarisés, la première chose que vous demandent les écoles, est de vérifier leur carnet de vaccinations. Et pour être prêt, il est impératif de se préparer à l’avance pour se mettre à jour éventuellement. Certains schools districts sont intransigeants et n’acceptent pas les enfants qui ne cochent pas toutes les cases requises.
Dans cet article, nous vous aidons à vous y retrouver et à vous préparer en cas d’expatriation. Il n’est pas question de prendre part à un débat sur la vaccination, mais de vous apporter des précisions factuelles sur les différences entre les deux pays.
Il est essentiel de connaître quelques termes et leur traduction, ainsi que certains noms de vaccins. Vous retrouverez toutes les informations sur le site du CDC. Vous pouvez même télécharger le document officiel. Côté français, un document complet vous permet de comprendre plus précisément, les dernières exigences vaccinales.
Immunization / vaccine | Vaccin |
Immunization record | Carnet de vaccination |
Tdap ou DTaP | Tetanus / Diphterie / Coqueluche (traduction de Pertussis) |
Td | Tetanus / Diphterie |
IPV | Inactivated Poliovirus |
MMR pour Measles, Mumps et Rubella | ROR (rougeole, Oreillons et Rubéole) |
Shingles | Zona |
Voici quelques caractéristiques des deux côtés de l’Atlantique. En France, depuis 2018, 11 maladies font partie des vaccinations obligatoires :
Le parcours vaccinal en France est constitué de 6 rendez-vous jusqu’à 18 mois, et ce à partir de 2 mois. Aux États-Unis, cela est quasi identique à quelques différences près, dans la distribution des doses. Un récapitulatif est disponible par là.
Si, en France, le vaccin contre la varicelle n’est pas institutionnalisé, il l’est aux États-Unis. Et dans les vaccinations requises par les écoles, on vous demandera de documenter soit une vaccination, soit un historique de la maladie. Si votre enfant a eu la varicelle, comme beaucoup de petits Français, il ne faut pas lui administrer le vaccin. En revanche, si votre enfant n’a pas eu la varicelle, il vous sera demandé une preuve de vaccination. Ce vaccin se fait normalement en deux fois aux États-Unis : une dose après 1 an, et une dose vers 4-6 ans.
En France, s’il est normalement réservé à certaines catégories, vous pouvez quand même le demander avant de partir. La vaccination se fait aussi avec deux doses, mais avec un interval de 4 à 6 semaines.
C’est un sujet délicat et il n’est pas traité de la même façon partout aux États-Unis. En France, le BCG était autrefois requis pour rentrer en collectivité (en général lors de l’admission en crèche). Il est plutôt recommandé maintenant en cas d’exposition potentielle.
Dans certains school districts aux États-Unis, un test cutané tuberculinique, le TBtest, peut être demandé de façon insistante. Or chez des enfants vaccinés au BCG, il peut y avoir une réaction faussement positive. Dans ce cas, il sera alors prescrit une radio des poumons et éventuellement un test sanguin. Un conseil : exigez le test sanguin pour être sûr et surtout pour éviter une prescription inutile d’antibiotiques pendant 6 mois. Il est donc essentiel d’informer le médecin américain de la vaccination au BCG. Pour avoir été confrontée à ce problème, c’est un médecin parlant français, et donc habitué à ces cas particuliers, qui nous avait permis de démêler cette situation par la prescription d’un test sanguin.
Si vous arrivez avec un enfant en âge d’être scolarisé, il est essentiel de faire le point avant de partir pour savoir s’il répond à toutes les exigences requises. Dans un premier temps, il est recommandé de consulter les sites de l’État où vous allez vous installer. En effet, les États n’ont pas tous les mêmes exigences. Celui de New York n’aura pas forcément les mêmes exigences que la Californie par exemple. Pour cela, tapez dans votre moteur de recherche : le nom de votre État, Immunization Requirements. Et vous trouverez alors les pages des « ministères de la santé de l’État concerné », et les pré-requis pour inscrire votre enfant à l’école.
Cela vous indiquera alors le nombre de doses que votre enfant devra avoir reçu à un certain âge. Si vous vous rendez compte que votre enfant n’a pas reçu le nombre de doses requis, ou que certaines doses ont été faites trop tôt, il faudra alors faire les vaccins. En effet, dans certains cas, le ROR a pu être injecté avant les 1 an de l’enfant. Il peut alors vous être demandé de refaire l’injection. Pour des raisons de coûts, il est préférable de faire ces rappels avant votre départ.
De plus, en arrivant aux États-Unis, il sera également important de faire traduire la page du carnet de santé de votre enfant. Les noms des vaccins ne sont pas toujours les mêmes. Le médecin aux États-Unis peut le faire. Il gardera alors les informations et pourra vous en délivrer une copie. Gardez-la bien, vous pourrez ainsi vous y référer à chaque fois qu’on vous le demandera.
Gardez aussi toutes ces informations car si vous entamez les démarches de la carte verte, il vous faudra donner un récapitulatif complet des vaccinations des personnes composant votre famille.
Vous entendrez certainement parler des campagnes de vaccination de la grippe (flu) chaque année. Votre médecin vous le conseillera de façon systématique. Ces vaccinations peuvent être faites dans les pharmacies, tout comme celle du Covid.
Aux États-Unis, à partir de 50 ans, il est recommandé de se faire vacciner contre le Zona (Shingles). En France, cette vaccination n’est recommandée que pour les personnes de plus de 65 ans et les personnes immuno-déprimées.
Rappelons que le virus du zona est en fait celui de la varicelle. Ce virus, après une primo affection, peut aller se réfugier dans la corne antérieure de la moelle épinière. Il peut alors se réactiver, longtemps après la varicelle, et donner lieu à un zona. Cela peut intervenir après un choc, un stress intense ou un déficit immunitaire lié à une autre infection. Le virus se multiplie alors, il longe les fibres nerveuses pour provoquer une éruption cutanée douloureuse sur le territoire innervé par ces fibres. Le zona donne des douleurs et peut toucher des zones entraînant alors des désagréments.
Cette article est donc là pour vous aider à naviguer entre les calendriers vaccinaux des deux pays. Il vous permet ainsi d’appréhender ces différences et de vous y préparer. Que vous arriviez ou que vous soyez aux États-Unis depuis longtemps, il vous donne des clés pour mieux comprendre ces différences. En tout état de cause, il est nécessaire d’en parler à médecin avant de partir de France et à celui que vous consulterez aux États-Unis, chacun pourra vous conseiller.
À propos de l’auteure : Isabelle Guglielmi est Docteur en pharmacie et collaboratrice de French Morning.
Contact : [email protected]