On est loin du bain de foule de Times Square en 2015. François Hollande était à New York, lundi 11 mars, pour une visite aussi rapide que discrète. L’ancien chef de l’Etat a participé à des rencontres avec des entrepreneurs sociaux et environnementaux dans le cadre des activités de la Fondation La France s’engage, dont il est le président. Cette structure soutient des projets d’innovation sociale en France.
“Notre objectif était d’apprendre de nos interlocuteurs. Le rapport aux autres est moins facile quand il y a des caméras. Il n’y avait pas d’enjeu politique. C’était vraiment une expédition d’apprentissage“, explique Nils Pedersen, responsable des relations institutionnelles au sein de la fondation lancée en 2017, pour justifier le caractère non-médiatisé du voyage.
À New York, l’ancien locataire de l’Elysée et quelques représentants de La France s’engage (dont Alice Barbe, co-directrice de l’association d’aide aux réfugiés Singa France, soutenue par la fondation française et lauréate de la Fondation Obama) a visité l’incubateur de l’université Columbia et dialogué avec plusieurs jeunes entrepreneurs sociaux sur place. Il s’est ensuite rendu à Brooklyn Grange, une impressionnante ferme urbaine au Brooklyn Navy Yard, où il a goûté quelques-unes des cultures de ce centre consacré au développement durable.
C’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat visitait cette ferme, devenue une référence de l’agriculture urbaine. “Il était très intéressé. Il a posé des questions sur notre modèle de business et nos pratiques en tant qu’employés. Il a été courageux de marcher dans la boue !“, explique Anastasia Plakias, co-fondatrice de Brooklyn Grange. Cette dernière se dit admirative des initiatives françaises de promotion de l’agriculture urbaine et a partagé son expertise avec plusieurs projets dans l’Hexagone dans le passé. “Nous sommes intéressés par le potentiel de collaboration entre New York et Paris dans ce domaine“.
Avant de se rendre à New York, l’ex-président était à Boston où il a participé à une conférence sur l’Europe à la Kennedy School d’Harvard et rencontré des chercheurs et entrepreneurs du laboratoire d’innovation sociale SICI de l’université. “L’objectif du voyage était de créer des partenariats avec Harvard et Columbia, de partager des connaissances, d’établir des échanges d’acteurs de l’innovation sociale entre la fondation et les Etats-Unis, résume Nils Pedersen. Il est important de partager avec d’autres organisations pour créer un réseau autour de l’innovation sociale“.
La politique n’était pas absente de cette visite éclair. Le socialiste en a profité pour rencontrer le Secrétaire général des Nations-Unies Antonio Guterres et se rendre à la 63ème session de la Commission de la condition de la femme.
Il a conclu sa visite, lundi soir, en rencontrant pendant une heure une vingtaine de sympathisants socialistes de New York dans un hôtel. Ils ont échangé sur “l’actualité, comment faire ré-entendre la parole socialiste, la lutte contre les populismes, l’Europe, ce que cela signifie de militer à l’étranger”, énumère Sylvie Poulain, responsable de la section new-yorkaise du PS et organisatrice de la rencontre. Elle décrit une réunion “très conviviale où il s’est intéressé à qui on était et ce qu’on faisait à New York“.
“Tout le monde est sorti enthousiaste et re-boosté et séduit par sa convivialité et sa présence. En même temps, on a senti qu’un chef d’Etat s’exprimait“, se souvient-elle.