Après Cannes, Mandelieu-La-Napoule et Villeneuve Louvet, six autres communes de la Côte d’Azur ont décidé d’interdire le port du burkini sur leur plage, cette tenue de bain recouvrant tout le corps portée par certaines femmes musulmanes. Une décision soutenue par le premier ministre Manuel Valls mais qui suscite un tollé dans la presse américaine.
Le New York Times a réagi le premier samedi 13 août avec un titre railleur en « Une » de son édition internationale : « La France identifie la dernière menace en date pour sa sécurité : le burkini ». “Cannes ferme ses plages au maillot de bain intégral, stigmatisant les musulmans”. Le site Slate se montre plus sévère: “les interdictions du burkini en France sont irresponsables, islamophobes et terribles pour les femmes” .
Le journaliste du New York Times Roger Cohen en rajoute une couche le jeudi 18 août, critiquant la position de Manuel Valls. “Le burkini n’est pas un “projet politique” en soi, le symbole d’une contre-société ou de l’asservissement des femmes, comme Valls l’a déclaré. Non, c’est un choix de robe qui reflète une croyance religieuse protégée par la constitution française. Le burkini est un “contre-bikini”, tout au plus” .
“Des maires sans vision”
Les interdictions du burkini sur certaines plages françaises ont également fait réagir l’édition américaine du Huffington Post, qui les a qualifiées de “stupides et sexistes” samedi 13 août. La journaliste Kathleen Parker estime quant à elle dans le Washington Post que l’interdiction du burkini est le “produit d’une islamophobie nourrie par les attentats terroristes et d’une politique de stigmatisation soutenue par des maires sans vision” .
Elle ajoute que le burkini est devenu “le drapeau des confédérés de la France” , devenant plus important pour ce qu’il représente dans l’esprit des personnes que pour ce qu’il est réellement. “Comme le drapeau [confédéré], le burkini signifie des choses différentes pour les gens, mais il est devenu le symbole puissant de l’affrontement culturel entre patriotes français et immigrés musulmans”.
Enfin, le Washington Post retrace dans son édition du 17 août les origines du maillot de bain tant décrié. “Le burkini a été conçu en Australie pour les plages de sable blanc de Sydney. Et bien que le vêtement soit source de divisions en Europe, sa créatrice confie l’avoir créé dans un désir d’intégration sociale” . Aheda Zanetti explique au média américain avoir créé le burkini en 2004. Constatant qu’il n’y avait pas de tenue de sport adaptée aux femmes voilées, l’Australienne d’origine libanaise a souhaité “trouver un nouveau symbole islamique que le voile” qui puisse “être compatible avec le style de vie australien” . Et le français ?