Phoenix avait des accents français la semaine dernière. En centre-ville, les habitants avaient le choix entre aller voir le basketteur français Victor Wembanyama jouer pour la première fois face aux Suns au Footprint Center (NBA), ou d’aller supporter les Arizona Diamondbacks au Chase Field à deux blocs de là, lors des Word Series de MLB (les finales de la ligue nord-américaine de baseball). L’équipe locale s’est finalement inclinée face aux Texas Rangers d’un certain Bruce Bochy, un coach américain né en France qui a la particularité d’avoir entraîné l’équipe nationale française l’an dernier.
L’histoire de Bruce Bochy avec la France a débuté en 1955, l’année de sa naissance à Bussac-Forêt, une petite commune de Charente-Maritime. Son père, Gus Bochy, était militaire et affecté à une base américaine sur place. « J’ai toujours eu une connexion avec la France », expliquait Bruce Bochy au journal L’Équipe l’année dernière, même s’il a quitté le territoire à l’âge de deux ans. « Je n’y habite pas, je ne parle pas la langue, mais j’y ai grandi un petit peu. Mes parents ont adoré vivre ici, ils m’en parlaient beaucoup. Et j’y suis revenu en vacances ».
Aux États-Unis, Bruce Bochy a d’abord brillé dans le baseball en tant que joueur majeur entre 1978 et 1987, avant de se muer en entraîneur pour les San Diego Padres (MLB). Il a ensuite connu la gloire dans les années 2010 à la tête des San Francisco Giants avec qui il a gagné trois World Series (2010, 2012 et 2014). Retraité une première fois en Allemagne en 2019, il est revenu sur le banc des Texas Rangers en octobre 2022 malgré ses 67 ans. Il ne lui aura fallu qu’une seule saison pour amener sa nouvelle équipe vers un premier titre de champion le 1er novembre. Son quatrième à titre personnel.
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Légende du sport aux États-Unis, coach « Boch » avait repris la tête de l’équipe de France de baseball en 2019, alors en quête d’une qualification pour les World Classics, l’équivalent de la Coupe du monde. Une nomination improbable dans un pays où le baseball est peu développé, motivée avant tout par l’amour du baseball et de la France. « Je veux rendre au baseball ce qu’il m’a donné. Manager la France est un parfait exemple de la manière dont je peux aider au développement de la pratique », expliquait alors l’entraîneur, non rémunéré pour sa mission.
Son mandat à la tête des Bleus a malheureusement été perturbé par le Covid en 2020, puisque les qualifications pour le tournoi avaient été annulées. L’entraîneur avait fait un retour sur le banc de l’équipe de France en septembre, l’an dernier, pour ses mêmes qualifications, mais avait échoué dans sa tâche, à la tête d’une équipe encore trop juste pour le haut niveau mondial. « Ça reste une expérience précieuse, qui va nous permettre de franchir un cap » préférait retenir François Collet, le directeur général de la fédération française (FFBS).
Désormais au panthéon du baseball américain, Bruce Bochy reviendra-t-il donner un coup de main aux Bleus ? Rien n’est moins sûr puisqu’il s’est engagé pour trois ans avec sa nouvelle franchise au Texas.