“Ce que j’aime, c’est capturer l’histoire de New York, prendre en photo des vues qui n’existeront bientôt plus“. Dans son studio du Navy Yard, Grégoire Ganter a accroché différentes photos qui correspondent à des périodes de sa vie d’artiste: un gratte-ciel en collage avec une prise de vue originale, un tag aux couleurs flashy, une vieille publicité que les passants ne remarquent plus ou encore une enseigne de restaurant ou de commerce…
Le photographe franco-américain (il est arrivé aux Etats-Unis à 10 ans) expose son travail depuis le 1er décembre à Green in Brooklyn à Cobble Hill – la date de fin n’est pas connue. L’occasion de découvrir sa série “Neighborhoods” consacrée à Brooklyn. Bed-Stuy, Clinton Hill, Red Hook, Carroll Gardens, quasiment tous les quartiers sont représentés. Chacun avec les particularités héritées de son histoire. Grégoire Ganter en a aussi tiré des cartes postales qu’on trouve en librairie et dans les aéroports de New York.
Pour saisir l’âme d’un quartier, le photographe l’arpente pendant des heures: “Je me balade de haut en bas en vélo et je passe dans toutes les rues, tous les recoins. Dans un sens puis dans l’autre en fonction du soleil, explique-t-il. Tout le monde passe devant et personne ne voit vraiment ces signes, ces buildings, ces recoins“.
Grégoire Ganter, qui a quitté son travail dans la banque il y a des années pour se consacrer à la photo, a immortalisé des quartiers avant leur grande métamorphose, comme Dumbo à une époque où aucun touriste n’aurait pensé s’y promener ou Chelsea avant les boutiques chics et les restaurants à la mode. Des usines, des entrepôts, des parkings, rien n’est laid dans les photos de cet adepte du quadrillage et des collages.
Dans la même veine que sa série “Neighborhoods”, le photographe propose des oeuvres personnalisées. “Lea’s alphabets” permet de créer un tableau original autour d’un prénom et de l’agrémenter de ce qui fait New York: une image de homard, un pont, un taxi, un building. “J’ai fait le premier pour ma fille aînée Léa et on me demandait souvent si je pouvais en refaire. Les clients peuvent me donner carte blanche ou me proposer un thème“, explique Grégoire Ganter, dont les abécédaires trônent aujourd’hui dans les chambres de nombreux petits new-yorkais.