On ne sait pas si c’est la pluie ou le décalage horaire, mais Donald Trump est rentré de son voyage en France de très méchante humeur. Dans une série de tweets vengeurs ce mardi matin, il a définitivement mis fin à l’idylle qu’il semblait vivre encore au printemps dernier avec Emmanuel Macron.
Le président américain a d’abord frappé là où ça fait mal, en s’en prenant aux vins français. « La France fait d’excellents vins, mais les Etats-Unis aussi. Le problème est que la France rend très difficile aux Etats-Unis de vendre leur vin en France et applique des tarifs élevés alors que les Etats-Unis rendent ça facile pour les vins français et appliquent de très bas tarifs. Injuste, il faut que ça change ! »
Il s’en est ensuite pris directement au président français: « Le problème est qu’Emmanuel souffre d’une cote de popularité très faible en France, 26 %, et d’un taux de chômage de près de 10 %. (…) Par ailleurs, il n’y a pas de pays plus nationaliste que la France, un peuple très fier et à juste titre ! » La colère de Donald Trump fait suite au discours prononcé par Emmanuel Macron dimanche matin devant 70 dirigeants du monde -dont le président américain, où il a appelé “à la lutte contre tous les nationalismes”. Dans son dernier tweet du petit matin, Donald Trump a donné un tour très personnel à cette opposition idéologique, en détournant son slogan de campagne: “MAKE FRANCE GREAT AGAIN”.
……MAKE FRANCE GREAT AGAIN!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Avant même l’éructation “twiterienne” de l’hôte de la Maison Blanche, la presse américaine avait noté que les relations s’étaient plus que refroidies. “Fini les amabilités de leurs rencontres précédentes”, estime le New York Times pour qui “l’idylle entre les deux présidents est terminée”. Le Washington Post décrit un Donald Trump “présent physiquement en France mais mentalement peu enthousiaste“. “Les deux présidents ont eu un échange bilatéral mais le président américain a semblé discret, presque maussade, alors que Macron tentait de masquer les tensions croissantes entre eux”.
Time Magazine revient quant à lui sur l’idée d’Emmanuel Macron de défier le nationalisme en créant une armée européenne en estimant que “c’est une bataille qu’il risque de perdre“, rappelant à quel point l’armée française est “dépendante de son allié américain“.
Le magazine américain conclut en estimant que “notre monde libéral doit être en alerte maximale (…) avec ces nombreux dirigeants d’extrême-droite en Europe qui imitent les tactiques et la rhétorique des pires dictateurs de la guerre“. Un avis partagé par le New York Times selon qui “le nationalisme de Trump, blâmé le 11-Novembre, est en train de refaçonner une grande partie de l’Europe”.