Tu tires ou tu pointes ? Qu’importe la manière, tant qu’il y a l’ivresse du jeu. Sur un rooftop, les hauteurs de Hollywood ou au milieu du désert, la Boulisterie ne recule devant aucun terrain pour proposer ses boulodromes éphémères à Los Angeles.
“C’est le “french bowling”, mais on peut y jouer n’importe où, n’importe quand”, résume volontiers Rémy Favier, 29 ans, qui a importé la franchise de pétanque éphémère avec sa femme Laura. Aux Etats-Unis, le couple de Niçois s’est rendu compte qu’il y avait un travail de démocratisation à faire.
La Boulisterie propose des parties de pétanque clefs-en-main avec ses boulodromes de 14 m² en revêtement synthétique (qui se montent et démontent en une demi-heure), des boules souples en silicone (validées par la fédération française), et des éléments pour l’ambiance (chaises longues estampillées, petite estafette tricolore). Ils s’adressent aux entreprises pour des événements, mais aussi aux particuliers qui veulent un boulodrome éphémère pour un mariage ou un anniversaire. Leur prix d’appel : 500 dollars pour un terrain pour 2 heures. Par rapport au concept français, seul le slogan a été changé : «Jamais sans mes boules» a été remplacé par «Fresher than a French kiss».
Implantée à Saint-Laurent-du-Var, l’entreprise a été imaginée par Guillaume Lieutier, un ami du couple d’expatriés. Ce touche-à-tout a débuté en installant un terrain de pétanque avec une bâche et du sable pour un événement à Paris. De fil en aiguille, il a développé la Boulisterie et l’a professionnalisé en créant son propre matériel. Le concept plaît, avec une présence dans plus de dix villes et plus de 200 événements organisés en 2018. Pour grandir, il a proposé il y a un an et demi à Laura et Rémy Favier d’exporter le concept sur la côte ouest.
Une proposition qui est tombée à pic. Alors que le Niçois s’occupait de la logistique pour le joaillier Harry Winston, Laura Favier était responsable des achats pour un groupe d’événementiel à Paris. Après trois ans dans la capitale, ils étaient las : “on avait tous les deux envie de changer de vie, on ne voulait pas du pavillon en banlieue parisienne”, lâche Laura Favier. Ils démissionnent. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et ils se voient refuser le visa investisseur. “On est alors retourné à Nice auprès de notre ami-associé”, raconte Laura Favier. Durant des mois, ils peaufinent leur projet de franchise américaine.
Finalement, ils réussissent à décrocher le sésame pour démarrer cette aventure. Et débarquent avec leur matériel en janvier à Los Angeles. “Le niveau de vie est similaire à la côte d’Azur, avec le soleil et les fonds. Il y a un potentiel économique”, assure la Française, dont la mère a financé ce projet. D’autant que la concurrence est quasiment inexistante. C’est pour cette raison qu’ils ne veulent pas s’en tenir à la French riviera des Etats-Unis. Le jeune couple aspire à trouver des agences événementielles qui proposeraient leur concept dans divers Etats américains.
Pour eux, la Boulisterie rend “la pétanque tendance”. “On est loin du joueur en bob Ricard”, s’amuse à dire Rémy Favier qui avoue être “un joueur du dimanche“. Avant de grandir aux US, les tourtereaux rêvent d’amener leurs boulodromes éphémères sur des lieux mythiques comme le Pier de Santa Monica, le Queen Mary à Long Beach ou le Hollywood Sign sur Mulholland drive.