Quand on regarde le programme de Patrick Bosso en mai, on croit à l’erreur. Après Barcelonnette le 17 mai, il passe à New York le 20, Miami le 24 avant de retourner en France, à Menton le 28. Lui non plus n’en revient pas: “Ça me fait marrer“.
C’est la première fois que l’humoriste vient jouer aux Etats-Unis. Et il ne fait pas le malin: il n’a jamais mis les pieds à Miami et ne s’est jamais produit à New York. “C’est une nouvelle virginité. Je n’ai aucun repère, confie-t-il. Quand mes amis me parlent au resto, ils me demandent: ‘Mais tu connais du monde aux Etats-Unis’? Je dis: ‘non’. ‘T’es connu là-bas?’ ‘Non’!”
Pourquoi se donner tant de mal alors? “Mon envie de faire ce métier d’humoriste vient des comedy clubs de Washington Square, à New York. Revenir pour jouer au théâtre dans cette ville, pour moi, c’est boucler la boucle. Ça veut dire quelque chose.”
En France, Patrick Bosso est une star. En 20 ans de carrière, il a fait l’Olympia et sa filmographie comporte des films aussi variés que “La fille du Puisatier” et “Qui a tué Pamela Rose ?”. Mais à l’approche du départ pour l’Amérique, il avoue avoir “renoué avec le trac“. Contrairement à ses amis, Dany Boon et Gad Elmaleh, il n’a pas d’ambitions américaines. “Je ne viens pas aux Etats-Unis chercher un agent. C’est une expérience dont je me souviendrai et dont je parlerai au coin du feu dans quelques années“.
L’objet de sa venue? Son spectacle « K Marseille », le one man show qu’il joue depuis deux ans en France. Dans ce spectacle, il se moque, avec tendresse, de sa ville natale et de ses habitants.
Pas question de faire le même show qu’en France. L’artiste a prévu de puiser dans ses voyages passés aux Etats-Unis quelques anecdotes croustillantes. En 1985, sevré à “l’Amérique” de Joe Dassin, il a traversé “les Etats-Unis avec mon sac sur le dos et un coussin“. Il est allé à Las Vegas notamment, où “je suis le seul gars au monde à ne pas avoir dépensé un sou“. En 1988, “j’ai couru le marathon de New York, après avoir été en boite jusqu’à 6h30 du matin. Je me suis fait doubler par un mec déguisé en frigidaire“.
Pour l’humoriste, Marseille, Miami et New York se ressemblent. “Marseille, c’est une ville où il y a beaucoup d’étrangers. On peut passer d’un quartier très pauvre à un autre quartier très riche. A travers Marseille, on peut parler du monde entier“, dit-il. Et de noter une différence, toutefois: “Louis-Ferdinand Céline a dit de New York qu’elle est une ville debout. Marseille est plutôt une ville allongée… Plus on va vers le sud, plus on s’allonge“.