C’est l’une des plus grandes transactions bancaires de ces dernières années. BNP Paribas va céder sa filiale américaine Bank of the West acquise en 1979. Après des mois de réflexion, la banque française vient de trouver un accord avec Banque de Montréal (BMO), la quatrième banque du Canada, « pour la vente de 100% des activités de banque commerciale aux Etats-Unis opérées par sa filiale Bank of the West, pour une considération de prix totale de 16,3 milliards de dollars américains, soit un montant équivalent à environ 14,4 milliards d’euros, payés en numéraire lors de la réalisation de l’opération », a indiqué BNP Paribas dans un communiqué. Plusieurs analystes tablaient sur un montant inférieur.
« Il s’agit d’une transaction créatrice de valeur pour toutes les parties, qui souligne la qualité de la franchise de Bank of the West », a déclaré Jean-Laurent Bonnafé, PDG de BNP Paribas, ce lundi 20 décembre. Le groupe français, en difficulté face à ses concurrents plus importants sur le marché américain de la banque de détail, entend se concentrer sur l’Europe, où il s’impose de plus en plus comme l’une des plus grandes banques d’investissement. La vente de sa filiale californienne lui permettra de réaliser des investissements technologiques et de réaliser de nouvelles acquisitions sur le marché européen.
Bank of the West, fondée en 1874 et basée à San Francisco, constituait la plus grande activité de BNP Paribas en dehors de l’Europe. Par son rachat, BMO compte renforcer sa présence aux États-Unis. Déjà présente dans le Midwest grâce à l’acquisition de Harris Bankcorp en 1984 et au rachat de Marshall & Ilsley il y a dix ans, BMO estime que cette nouvelle acquisition lui apportera « près de 1,8 million de clients, environ 56 milliards de dollars en prêts et 89 milliards de dollars en dépôts » et étendrait sa présence bancaire grâce à « 514 succursales et bureaux commerciaux et de gestion de patrimoine supplémentaires dans les principaux marchés de croissance des États-Unis ».
L’opération devrait être réalisée « formellement au cours de l’année 2022, sous réserve des conditions suspensives habituelles, incluant l’approbation des autorités réglementaires et de la concurrence compétentes », toujours selon le communiqué de BNP Paribas. Comme le rappelle le Wall Street Journal, « si les fusions de grandes banques ont été rares depuis la crise de 2008, elles n’ont jamais été aussi nombreuses que cette année. »