Et si l’une des solutions au pire cauchemar des Angelenos, à savoir les embouteillages, résidait dans les voitures en libre-service ? Après le succès d’Autolib, le service lancé en 2011 à par la Mairie de Paris avec Bolloré, le groupe songe très sérieusement à la Cité des Anges comme nouveau marché pour implanter ses petites voitures électrique.
Le principe ? Comme les vélos en libre-service, les Bluecars de Bolloré s’empruntent pour des courtes durées. On prend un véhicule à un endroit, et on les ramène à un autre, dans des parkings dédiés. Le paiement s’effectue via son mobile, sur abonnement et en fonction de la durée de l’emprunt.
“Los Angeles me paraît une très bonne cible pour ce genre de technologie. D’une part parce que la Californie est certainement l’état le plus en pointe et le plus réceptif dans le domaine de l’environnement et du recours à l’électrique. Mais aussi parce que la ville possède des réseaux gravement congestionnés, et qu’il y a donc un fort besoin de nouveaux transports partagés” explique Hervé Muller, vice-président de la division Blue Solutions chez Bolloré.
Le maire de Los Angeles Eric Garcetti a présenté la semaine dernière le premier plan de développement durable pour sa ville, qui met notamment l’accent sur l’auto-partage. “Ce qui est plutôt une bonne nouvelle” souligne Hervé Muller.
Bolloré était aussi présent il y a quelques semaines à la conférence Live. Ride. Share organisée à L.A sur la mobilité et de l’auto-partage, en présence de nombreux acteurs et représentants de la ville. Mais Bolloré n’a encore rien signé avec la municipalité, reconnait Hervé Muller, aussi président de BlueIndy, qui regroupe les activités d’auto-partage de Bolloré aux Etats-Unis.
Mais les choses vont peut-être changer si le démarrage à Indianapolis se transforme en succès. Le lancement commercial des Bluecars à Indianapolis, la première ville américaine à tester ce service, est prévu cet été. Bolloré a investi 35 millions de dollars dans ce projet.
“Pour le moment, nous nous concentrons sur Indianapolis, la vitrine de la Bluecar outre-Atlantique. Nous voulons montrer aux Américains que cela fonctionne, et leur donner envie de développer ce système dans d’autres villes du pays”, affirme Hervé Muller. “Certaines municipalités nous ont d’ailleurs déjà approchés.”
A Indianapolis, BlueIndy comprendra au départ 500 voitures pour 1 000 bornes électriques, avec l’ambition d’augmenter au fur et à mesure le nombre de véhicules, comme à Paris qui a commencé fin 2011 avec 250 voitures et en compte aujourd’hui 2 900.
Plusieurs modèles sont actuellement en démonstration à Indianapolis, et rencontreraient l’enthousiasme de la population. “On nous demande sans arrêt : alors ça commence quand ?” raconte Hervé Muller. Comme Los Angeles, Indianapolis connaît actuellement un véritable renouveau de son centre-ville, qui attire de plus en plus de jeunes et d’étudiants qui ont besoin de nouveaux moyens de transports.
“Le projet d’Indianapolis a décollé grâce au maire Greg Ballard, fervent supporter des voitures électriques, qui a entendu parler du succès de l’Autolib’ à Paris. Pour que l’auto-partage fonctionne, surtout à grande échelle, la volonté des pouvoirs publics est indispensable. Sans l’action de Bertrand Delanoë, je ne suis pas sûr qu’Autolib aurait vu le jour à Paris” ajoute Hervé Muller.
Bolloré devra aussi faire face à la concurrence d’autres opérateurs de plus en plus nombreux sur le marché de l’auto-partage aux Etats-Unis. C’est notamment le cas de Drive Now, DASH ou encore de Car2Go.
Après Indianapolis cet été, la Bluecar devrait se pencher sur de nouveaux marchés d’ici la fin de l’année, avec l’ambition de conquérir “une à deux villes par an” à l’international. Outre Los Angeles, Chicago et Singapour figurent aussi dans leur radar.