Décidément, il est partout. Après avoir investi dans l’application de rencontres Feels, le footballeur français Blaise Matuidi se lance dans une nouvelle aventure : le fonds de capital-risque Origins, qu’il vient de créer aux côtés du serial entrepreneur Ilan Abehassera et de l’investisseur Salomon Aiach. Ce véhicule se démarque des nombreux autres fonds de venture dans la mesure où il compte utiliser son « réseau d’influence » de champions sportifs : Paulo Dybala, N’Golo Kanté, Olivier Giroud, Presnel Kimpembe, Kingsley Coman, Miralem Pjanic, mais aussi le rugbyman Antoine Dupont.
L’histoire d’Origins est celle de la rencontre de Ilan Abehassera et Blaise Matuidi, qui ont réfléchi à la façon d’exposer davantage les sportifs européens aux startups techs – comme cela se fait couramment aux États-Unis, à l’instar de Serena Williams ou Kevin Durant -, tout en tirant parti de leur incroyable influence en ligne. Les sportifs d’Origins ont à la fois répondu présents comme investisseurs, mais ont aussi accepté d’utiliser leur très large audience pour promouvoir les participations du fonds.
Au total, le fonds compte plus de 50 investisseurs d’équipes européennes prestigieuses mais aussi des entrepreneurs et investisseurs institutionnels comme les cofondateurs du jeu vidéo Sandbox, Sophie Méchaly la fondatrice de Paul & Joe, l’ex-PDG de Roland Berger, l’ancien patron de Publicis Maurice Lévy ou encore la Française des Jeux. « Je suis fier que nous ayons réuni mes amis du monde du sport et des entrepreneurs à succès, autour d’un projet et une vision qui n’ont jamais été aussi pertinents : financer les leaders tech de demain tout en apportant la visibilité dont ils ont besoin », a déclaré Blaise Matuidi.
« La concurrence est intense parmi les fonds de venture, et les tours de table des plus belles startups sont souvent sursouscrits. Proposer de leur donner une visibilité via ces champions, qui représentent une communauté de 160 millions de followers, est un bon moyen de démontrer notre valeur ajoutée », explique Lara Fakhry, investisseuse chez Origins. Après des débuts dans un VC à Dubaï puis chez Spacecadet à New York, elle est en charge de sourcer, identifier des cibles prometteuses et lancer des due diligences.
Le fonds Origins n’a pas dévoilé le montant levé, mais indique qu’il va déployer des tickets de 100 à 500 000 dollars en tours d’amorçage ou de série A de startup tech grand public. « Nous nous intéressons à des startups dans la crypto, le Web3, les fintech, le gaming mais aussi la santé et le social, des modèles qui peuvent devenir mainstreams et globaux », précise Lara Fakhry. Origins a déjà deux participations : Ugami, une banque orientée vers une clientèle de gamers basée à Miami, mais aussi Yumon en France, une plateforme de NFT pour les créateurs.
Ce nouveau VC (fonds de Venture Capital) est une casquette de plus pour Ilan Abehassera, l’entrepreneur français basée à New York qui a déjà fondé trois startups tech et est aujourd’hui à la tête de Dots, une jeune pousse dans le monde de la productivité. Il est aussi investisseur et l’actionnaire de 50 startups, pour une valeur totale de 7 milliards de dollars. De son côté, son associé Salomon Aiach est investisseur chez le fonds allemand Earlybird, et était auparavant chez Facebook en France et Goldman Sachs à New York.
« Lors de mon expérience chez Facebook, explique Salomon Aiach, j’ai réalisé qu’en moyenne, 20 à 40 % de l’argent de capital risque collecté par les startups grand public était réinvesti dans l’acquisition de clients sur les plateformes des médias sociaux pour atteindre des millions d’utilisateurs. Ces mêmes plateformes ont des utilisateurs avec des millions d’abonnés tels que des athlètes et personnes influentes. Il fallait faire quelque chose et c’est pourquoi nous avons créé Origins. » Le duo ambitionne de dégager les synergies évidentes entre les deux mondes parallèles des sportifs de haut niveau et de la tech.