Birdylabs propose la version contemporaine du « pot dans lequel on vide ses poches et on met toutes ses pièces », raconte Fabien Keller. La start-up qu’il a co-fondée en 2016 avec Julien Mortuaire et Clément Flinois vient de réaliser sa première levée de fonds de 3 millions de dollars auprès du groupe d’investissement américain Rising Sun.
Le but : « être reconnu comme l’acteur qui rend l’épargne facile », projette Fabien Keller. Avant de s’installer à Pleasanton en Californie, Birdylabs s’est fait un nom en France avec son application Birdycent, qui permet à ses utilisateurs d’épargner en arrondissant au chiffre d’au-dessus chaque transaction bancaire et mettre de côté la différence.
L’idée est née à Paris en 2014, alors que Fabien Keller allait s’acheter à manger pour le déjeuner. « Quand je suis arrivé à la caisse, on m’a proposé d’arrondir ma facture pour donner à une association. J’ai trouvé le concept génial et je me suis dit que j’en avais besoin pour moi-même, qu’il fallait l’adapter à l’épargne », raconte l’entrepreneur de 26 ans.
Peu de temps après, Fabien Keller s’associe à Julien Mortuaire, alors ingénieur en sécurité bancaire à la Société générale, puis à Clément Flinois, serial-entrepreneur. Quatre ans plus tard, la jeune pousse a séduit 140 banques françaises qui proposent le service via leurs applications mobiles et fait économiser en moyenne 200 euros par an à quelque 18.000 utilisateurs, estime Fabien Keller.
Actuellement concentré sur l’Hexagone, Birdylabs compte désormais se développer à l’international, à commencer par les Etats-Unis. « Il y a un marché très fertile sur l’épargne aux Etats-Unis, plus qu’en France, constate Fabien Keller. C’était intéressant pour nous stratégiquement de nous implanter là-bas. »
Avec ce tour de table, l’équipe d’une dizaine de salariés répartis entre les Etats-Unis, la France et l’Asie planche sur un « coach d’épargne intelligent » prévu pour le premier trimestre 2019, précise le jeune PDG qui voyage entre les continents pour développer la start-up.
« On va analyser l’ensemble des transactions quotidiennes des clients de manière à leur permettre d’épargner un montant final sans les mettre dans le rouge à la fin du mois », développe Fabien Keller.
En clair : le « coach Birdy » passera en revue le salaire, les factures, les abonnements et les revenus exceptionnels de chaque utilisateur. « On va être capables de dire au client : “Attention, si tu continues comme ça, la fin du mois ne va pas bien se passer. Par contre si tu fais attention, tu vas pouvoir épargner un petit peu pour atteindre ton but qui est par exemple, de partir en vacances dans six mois” », illustre l’entrepreneur qui envisage, à terme, de poser ses valises aux Etats-Unis.