Décoller de Paris le matin, assister à un match de Wemby le soir, et être de retour dès le lendemain chez soi : il faudrait aujourd’hui un petit périple pour réaliser cela. Demain, ce sera peut-être extrêmement simple. Notamment boosté par l’arrivée de Victor Wembanyama dans le Texas, San Antonio réfléchit, selon nos informations, à ouvrir une ligne directe entre son aéroport et Paris. « L’équipe de développement aérien de notre aéroport s’efforce constamment d’attirer un service international. La France est une destination merveilleuse pour les loisirs et les affaires », confirme à demi-mots José Luis Garcia, responsable des affaires internationales et du protocole de l’aéroport.
La capitale française est en concurrence avec Londres pour l’ouverture de cette nouvelle liaison États-Unis – Europe. La différence se fera sur les conditions financières qu’offriront chacune de ces destinations. Au-delà de « Wemby », c’est surtout pour développer son économie renaissante que San Antonio tente d’établir des ponts avec le Vieux Continent. La métropole a d’ailleurs conclu un premier partenariat pour un vol direct avec l’Europe : ce sera vers Francfort, souvent considérée comme la capitale économique de l’Allemagne, dès le mois de mai 2024.
San Antonio essaie ainsi de se démarquer et d’exister face à ses deux voisins imposants, Dallas et Houston, qui possèdent d’ailleurs chacun déjà leur liaison directe vers Paris (avec Air France pour Houston et American Airlines pour Dallas). Pourtant 7e en nombre d’habitants des États-Unis, San Antonio figure bien plus loin (23e) au classement économique.
La ville du sud du Texas entend capitaliser dans les prochains mois et les prochaines années sur une dynamique plutôt positive. « Depuis deux ans, San Antonio est classée deuxième en croissance parmi les grandes villes américaines », relève Marc Anderson, le PDG de Visit San Antonio, l’organisme chargé de promouvoir l’image de la ville, notamment à l’international. « La plupart des nouveaux arrivants sont de jeunes professionnels, attirés par le coût de la vie, qui est plus attractif chez nous, mais aussi par les opportunités professionnelles que la ville offre, poursuit-il. Il est plus facile de construire une carrière ici qu’ailleurs. »
San Antonio a ainsi ouvert 12 nouveaux hôtels et 100 restaurants depuis la fin de la pandémie. Et prévoit d’en ouvrir 24 autres dans les deux années à venir. Alors l’arrivée de Victor Wembanyama est une aubaine pour la ville, qui fait à nouveau parler d’elle grâce à ses Spurs, son équipe de basket. Grâce au basketteur français, les télévisions nationales s’arrachent à nouveau les rencontres en prime-time de l’équipe texane. Un coup de pub inespéré pour une métropole surtout connue pour le tourisme autour de Fort Alamo. « Nous avons une relation très étroite avec la France et les Français. Tony Parker a mis San Antonio sur la carte pour les Français. Et avec Wemby, on est très heureux et excité de pouvoir continuer à promouvoir la ville auprès des Français », complète Marc Anderson, qui avec ses équipes a lancé, pour attirer les touristes, des campagnes de communication digitales… en France.