Bernard-Henry Lévy poursuit son offensive sur le marché américain. Après “American Vertigo : Traveling America in the Footsteps of Tocqueville”, en 2006, il récidive, toujours chez le prestigieux éditeur Random House, avec “Left in Dark Times: A Stand Against the New Barbarism”, traduction de son dernier ouvrage, “Ce grand cadavre à la renverse”, critique des dérives de la gauche française.
Son voyage dans les pas de Tocqueville avait rencontré un certain succès aux Etats-Unis. Le pari est cette fois plus osé: les errements, réels ou supposés, de la gauche française vont-ils vraiment passionner un lectorat américain? Mais BHL, en excellent VRP de ses propres ouvrages, part à la conquête du marché avec entrain. Interrogé par French Morning sur ce qui pourrait intéresser le public américain dans son livre, il nous dit que pour son “grand rendez-vous avec le public new-yorkais” (jeudi au 92nd street Y, centre culturel communautaire juif de l’Upper East Side), il tentera de démontrer que l’antisémitisme en France (qui occupe une place centrale dans la démonstration de son livre) n’est pas pire qu’aux Etats-Unis.
La thèse est osée, mais BHL cite en exemple le livre paru l’an dernier: “The Israël lobby and the Foreign Policy”, écrit par deux universitaires américains (John Mearsheimer et Stephen Walt) qui dit-il, “diabolise Israël et aurait été impubliable en France, où il serait tombé sous le coup de la loi”. (NDLR: le fait est que le livre est bien paru en France, traduit, sous le titre “Le lobby pro-israëlien et la politique américaine”, éditions La Découverte). “A peu de chose près, s’enflamme BHL, c’est ce qu’écrivait Louis-Ferdinand Céline dans “L’Ecole des cadavres”.
Le public américain n’a en tout cas pas fini d’entendre parler de BHL: il va passer toute la campagne présidentielle aux Etats-Unis, qui, dit-il, le passionne, pour y étudier “cet affrontement idéologique qui n’existe plus en France, ces deux visions du monde qui s’affrontent”. Il en rendra compte notamment dans le Huffington Post, le site d’information en ligne, où il publiera chaque semaine un article (le premier, ‘Lettre ouverte au prochain président des Etats-Unis, est paru ici).
Mais s’il écrit pour les sites d’info, Bernard-Henry Lévy choisit de ne pas les lire. Interrogé sur la polémique qui a récemment suivi son reportage en Géorgie publié dans Le Monde, polémique où il s’est vu accusé par Rue89 notamment d’avoir raconté des “choses vues” qu’il n’avaient pas vraiment vues, il nous dit: “je n’ai pas suivi cette polémique; c’est une polémique sur Internet, or je ne lis pas ces sites, je ne peux pas vous répondre”.
Conférences:
BERNARD-HENRI LÉVY & SLAVOJ ZIZEK : A Debate Instigated by Paul Holdengräber Violence & the Left in Dark Times Mardi 16 Septembre à 7:00 PM à la New York Public Library
92nd Street Y. : Bernard-Henri Lévy in Conversation with Sam Tanenhaus Jeudi 18 Septembre à 8:00pm. Tel : 212-415-5500
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C’est assez plaisant de découvrir cette citation de BHL: “je le lis pas ces sites”… Lors de la sortie de son dernier livre, j’avais reçu un appel d’un haut responsable du groupe Lagardère qui me dit: “BHL aimerait tant en découdre avec vos internautes, pourquoi ne pas organiser un tchat sur Rue89?”… Je déclinais car il venait de passer à peu près partout et je ne voyais pas l’intérêt de faire la énième interview du personnage. Mais à l’époque, visiblement, pour un peu de promo, il ne négligeait pas “ces sites”…
Pierre Haski/Rue89
C’est pour ce genre d’individu que j’ai quitte la France. C’est pas pour qu’il vienne me polluer ici a NYC. BHL reste sur les plateaux tele en France, la ou sont tous tes amis influents. Tu n’est pas le bienvenu ici.
Je ne comprends pas bien. Vous pourrez peut-être m’expliquer: Aux USA, il y a Wallmart, le géant mondial de la grande distribution. Alors pourqui ki s’embarrassent d’un BHL??? (Bazar de l’Hôtel des Livres)
BHL est sans doute ce que la philosophie a produit de pire.
S’il me fallait qualifier mon ennemi “moral” de la pire insulte qui soit, je le qualifierais sans doute de sous BHL de la pensée.
Il parle dans son livre de “génie” Juif mais l’existence de sa personne même invalide sa thèse.