Après près de six mois en mer, le nageur français du Texas Benoît Lecomte renonce à sa tentative de traversée du Pacifique à la nage.
French Morning l’avait rencontré avant son départ maintes fois reporté, et il nous avait confié ne pas avoir peur des éléments qu’il ne pouvait pas contrôler. C’est finalement une violente tempête qui aura eu raison de son pari fou.
Après avoir nagé plus de 1.500 miles nautiques (2.700 kms sur les 9.000 prévus), et alors qu’il approchait du « sixième continent », la décharge de plastique flottante au milieu du Pacifique, Discoverer, le bateau d’assistance qui l’accompagnait, a essuyé une tempête sans précédent, causant des dommages irréparables à sa grand-voile.
« Nous avons rencontré des vents dévastateurs, de la pluie et une houle qui nous ont forcés à changer de cap, mais une rafale insurmontable a déchiré la voile de façon irréparable », a déclaré le nageur de 51 ans dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Il semble pourtant qu’il n’y ait pas eu de consensus sur la décision de renoncer. « Je connaissais la position de chacun. Ils ont tous pensé qu’aller plus loin pourrait compromettre notre sécurité. J’étais le seul qui souhaitait continuer et tenter de repousser les limites », a-t-il publié sur son blog.
Mais, plus que la tentative de record sportif de la plus grande distance parcourue à la nage, l’ambition de l’expédition baptisée The Swim était d’attirer l’attention sur la pollution plastique des océans et de récolter des données scientifiques inédites sur une si longue période, en plein cœur du Pacifique. Une ambition qui demeure intacte : « Aujourd’hui, The Swim en tant que record du monde s’est arrêté, mais The Swim en tant que plateforme continue car cela a toujours été l’objectif premier de l’expédition », explique le nageur.
En collaboration avec 27 institutions scientifiques, dont la NASA et la Woods Hole Oceanographic Institution du Massachusetts, l’équipage a pu collecter presque 1.100 échantillons de plastique depuis le début de l’expédition.