Un mois sur deux, le dimanche matin, Santana Row – l’artère chic de San Jose surnommée le Rodeo Drive de la Silicon Valley – ronronne. C’est là que se retrouvent les amateurs de Lamborghini et autres Porsche pour partager… une viennoiserie. De ce mariage improbable, qu’il a baptisé Cars & Croissants, Benoît Boningue, un Français installé en Californie depuis dix-sept ans, a fait un business florissant.
« Je suis passionné par les belles voitures depuis mes 15 ans. L’âge où j’ai fait un rallye touristique autour de mon petit village de la Creuse, se souvient le père de famille de 42 ans originaire de Dun-le-Palestel. J’étais sur le siège passager d’une Ferrari Testarossa qui sentait bon le cuir et le son était formidable ! »
De la tech à la belle mécanique
Pendant de longues années, Benoît Boningue s’intéresse aux « voitures exotiques comme disent les Américains » uniquement en tant qu’hobby. « J’ai travaillé pour Nescape à Paris puis pour des entreprises de logiciel, comme Oracle. En mai 2015, j’ai arrêté la tech et depuis deux ans, je fais de l’événementiel automobile », retrace le Français qui a appelé sa société 100|OCT, en référence à l’indice d’octane dans l’essence purifiée des voitures de course.
Au départ, Benoît Boningue propose des rallyes touristiques. Pour attirer les propriétaires de belles voitures à faire des tours dans les montagnes, il cherche « à rassembler et à créer une communauté ». L’expatrié s’inspire alors du concept de Cars & Coffee, qui voit le jour à Irvine en Californie dans les années 80. « Les Américains se retrouvaient avec leur Muscle-cars (surnom des grosses cylindrées américaines, Ndlr) ou leurs japonaises et leur tasse à café en carton à la main », décrit l’as du volant qui a ajouté une « french touch » à ce concept, avec Cars & Croissants.
Très vite, l’événement de Benoît Boningue capte l’attention des sponsors et du grand public. « Il y a les propriétaires de voitures exotiques qui payent pour participer aux événements, les marques automobiles qui veulent être présentes auprès de clients potentiels et le grand public qui se déplace également. Depuis 2015, nous avons permis à nos sponsors de vendre pour 12 millions de dollars de voitures », détaille-t-il.
Face à ce succès, Cars & Croissants a fait des petits. L’événement s’étend désormais sur tout un week-end, tous les deux mois, en mettant une marque automobile à l’honneur. Le week-end prochain, place au Ferrari Festival, puis le Lamborghini Festival fin juin.
Fidèle à l’adage des cordonniers mal chaussés, Benoît Boningue ne possède pas personnellement de voitures exotiques. « Je préfère conduire les voitures des autres, plaisante-il. Sérieusement, je ne saurais même pas laquelle choisir, une Lamborghini a un meilleur son mais une Ferrari est un peu mieux à conduire alors que d’autres sont plus sympas à conduire dans les collines mais pas forcément en ligne droite… » Quand il s’agit de parler mécanique, le Français carbure et ne s’arrête plus !
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Très bien écrit, Klervi, je partage ! 🙂