Le groupe belge Rouge Tomate avait d’abord songé à Paris pour ouvrir son deuxième restaurant. «Mais Paris est plus dans la tradition culinaire, New York davantage dans l’innovation», explique Nil Sönmez, vice présidente de Rouge Tomate.
Exit les plats typiques du plat pays, Rouge Tomate, situé en face du grand magasin Barneys, 60ème rue, propose un concept de cuisine gastronomique avec une charte nutritionnelle et avec des produits américains locaux.
Le chef Jeremy Bearman, un ancien de Daniel Boulud et de L’Atelier de Joël Robuchon à Las Vegas, a travaillé avec des diététiciennes pour que les plats soient équilibrés et que toutes les combinaisons du menu (une entrée, un plat et un dessert) représentent 40% des besoins nutritionnels.
Que les sceptiques du principe se rassurent : ce n’est pas un temple pour végétariens adeptes de brocolis cuits à la vapeur. Au menu, on trouve brochette de chevreuil avec chutney de fruits secs, boulgour et raitta de yoghurt ($26) et risotto (fait avec de l’orge pour sa meilleur qualité nutritionnelle, des champignons, persil et parmesan ($19). Quant aux nostalgiques des gauffres, ils se consoleront aisément avec une panna cotta au lait de soja, vanille, banane caramélisée et gelée d’érable ($10).
Les diététiciennes ont mis leur véto sur la technique de cuisson au gril («cancérigène»), remplacée par la cuisson à la plancha («qui laisse le croustillant sans avoir le carbonisé»). Jeremy Bearman a aussi dû faire le deuil de certains ingrédients comme le beurre et la crème (sauf dans les desserts). «Les calories n’apparaîtront pas sur le menu mais l’information sera disponible», lance une diététicienne.
Signé Bentel & Bentel, le cabinet d’architectes qui a réalisé le restaurant The Modern dans le MOMA et Craft, le design de Rouge Tomate est une vaste étendue de 1500m2 de bois clair avec des touches de rouges et de vert. Avec 270 places assises dont un salon privé, les travaux ont coûté la bagatelle de 10 millions de dollars.
Au premier étage (situé à l’emplacement de l’ancienne boutique de la designer Nicole Farhi), un lounge, le « Rouge Tomate Café » (proposant une version plus relax de la cuisine), un bar à jus, avec des sodas faits maison (sauf pour le Coca-cola) et des cocktails artisanaux. A l’étage du dessous, on trouve le restaurant gastronomique avec un prix fixe ($34 au déjeuner et $72 au diner) et la gigantesque cuisine ouverte. Là, on peut voir Jeremy Bearman et son équipe à l’action, sous l’œil attentif des diététiciennes.
Si «Paris est toujours dans nos pensées», le prochain Rouge Tomate ouvrira dans une autre ville américaine, explique Nil Sönmez.
Les Américains vont pouvoir percer le mystère des Belges qui ne grossissent pas!
10 E. 60th St., à côté de 5ème Avenue.
Tel: 646-237-8977