Certes, les enfants américains n’ont pas attendu Anthony Evrard pour jouer au tennis. “Mais avant, c’était en général sur des courts pour adultes, avec bien souvent des raquettes trop grandes et des balles trop lourdes”. En lançant Court 16, l’entrepreneur-tennisman a voulu créer des tennis clubs spécifiquement dédiés aux enfants de 3 à 11 ans.
Le second “Court 16” a ouvert il y a quelques semaines à Long Island City. “C’est le premier club de tennis au monde avec une surface en verre” explique-t-il fièrement. Ces “LED surface courts” ont des lignes qui s’allument à volonté et évitent l’entremêlement de lignes peintes dans les gymnases. Ce club est le deuxième d’Anthony Evrard, qui avait ouvert le tout premier Court 16 à Brooklyn (Gowanus) il y a trois ans. Au total, il a levé 3 millions de dollars pour financer ces deux premiers clubs.
Né dans le sport et le tennis en particulier -son entreprise tire son nom du court N° 16, le préféré de son grand-père au Royald Leopold Club de Bruxelles-, Anthony Evrard a joué en équipe nationale de Belgique, avant de bénéficier d’une bourse d’une université californienne pour y venir jouer et étudier. Il n’a plus quitté les Etats-Unis depuis. Après avoir travaillé dans le marketing pour Trace TV, puis chez Puma, il commence à réfléchir à “un nouveau concept de club de tennis” avec un but: “amener de nouvelles familles au tennis dans une ville où jouer est plutôt compliqué”.
Le pari est vite gagné. Le club de Brooklyn affiche quelque 800 familles membres, qui paient de 350 dollars à 500 dollars par an, plus les classes. “Nous offrons un programme rigoureux, pas du baby-sitting” explique-t-il. Les profs sont tous des joueurs confirmés, souvent Français précise-t-il, et le lien avec le tennis au plus haut niveau est soigneusement entretenu. Lors du dernier US Open, le joueur américain Jack Sock est venu au club pour une animation. Et pour parfaire son ancrage dans la communauté, Anthony Evrard multiplie les initiatives caritatives. Chaque dimanche, quelque 35 enfants des “projects” du quartier apprennent gratuitement le tennis grâce à un partenariat avec Adidas. Un autre programme permet à une vingtaine de non-voyants de jouer au tennis, au moyen de balles sonores.
Anthony Evrard a encore bien d’autres ambitions pour ses “Courts 16”. Des ouvertures ailleurs, mais aussi de s’ouvrir aux adultes grâce à des cours pour débutants, mais aussi au “pickleball”, un sport qui explose aux Etats-Unis et se joue avec des raquettes en bois et des balles perforées en plastique, sur des petits terrains, qui ont approximativement la taille de ceux de Court 16. L’occasion était trop belle d’utiliser les installations aux heures où les enfants ne sont pas au club. L’entrepreneur est monté au filet sans hésiter.