C’est un coffee-shop avec des meubles de récup’, des murs en brique, des photos vintage, du wi-fi gratuit et des vieux tapis. Des cafés comme le Georges-André, dans le quartier de Bed-Stuy, avec ses fauteuils un peu défoncés, il en existe beaucoup à Brooklyn.
Mais celui-là est tenu d’une main de fer par “SuperFrench”, aka Karine Petitnicolas, qui n’est plus aussi musclée qu’il y a dix ans mais garde la pêche de son ex-métier de coach sportif.
“SuperFrench, ça fait un peu arrogant, je reconnais… C’est un surnom qu’on m’a donné en boite, quand j’étais hyper baraque et que j’en profitais pour tout montrer. Dans les salles de gym, il y avait écrit SuperFrench sur mon badge, les gens m’appelaient comme cela. Depuis, c’est resté”, raconte cette Nancéenne de 42 ans, arrivée à New York il y a 20 ans comme jeune fille au pair.
S’en sont suivies des années de sessions de bootcamp et de kickboxing, des cours privés d’abdo-fessiers à des stripteasers, des princesses saoudiennes ou des dames de l’Upper East Side. Et d’innombrables nuits dans les clubs downtown. “Mes potes étaient DJ, on vivait dans des lofts et on faisait des super soirées. Je me suis bien éclatée. Et puis j’en ai eu marre.”
Karine Petitnicolas a déménagé à Bed-Stuy et mis la main, en 2012, sur un espace en face de chez elle, qu’elle a transformé en boutique de meubles de récup’ vintage. Puis, un an plus tard, elle a viré les meubles, et ouvert le Georges-André Café en juin 2013.
L’endroit est relax, on peut y avaler une quiche ou une soupe aux légumes grillés. SuperFrench travaille avec son réseau de “mom-preneurs” (comprenez des mamans-entrepreneures) du quartier, qui fournissent des soupes maison, des jus bio, ou l’aident pour son site web. Côté pâtisseries, c’est Ceci-Cela (à Soho) qui fournit. “Quand je suis arrivée à New York, j’ai travaillé comme barista chez eux, c’était un de mes premiers jobs. Le propriétaire est un ami de ma mère, il vient aussi de Lorraine”, explique-t-elle. Les meubles sont ceux de son ancienne boutique de meubles vintage, et sont à vendre si quelqu’un fait une offre. “J’aime bien le changement”, dit-elle.
A disposition, il y a des jeux de sociétés et aussi des jouets.“J’avais envie d’un endroit où les gens viendraient s’installer sur des canap’ avec du bon café et feraient un scrabble avec leurs copains, comme s’ils étaient à la maison. C’est pas prétentieux, convivial. J’aime cette idée qu’on peut être parent et cool, boire son café dans un décor sympa en permettant à son gamin de jouer dans un coin.”
Parmi les mômes qui s’amusent avec la mini-cuisine, il y a souvent André dit “the dragon child”, son fils de 2 ans qu’elle élève seule, et que les clients de SuperFrench connaissent bien. André, on peut aussi le croiser sur les tapis de sol et les gros coussins du studio SuperFrench, que Karine Petitnicolas a ouvert en avril 2014. Dans cet espace situé à un bloc du café sont organisés des cours de yoga, de musique, de danse pour enfants et des activités pour mamans. Le studio propose aussi des spectacles de marionnettes les week-ends. De quoi plaire aux parents du quartier.
“Ici, c’est bourré de jeunes couples, artistes, musiciens, ou créatifs, et il y a plein d’enfants. C’est le nouveau Park Slope”, observe “SuperFrench”. Qui, infatigable, travaille aussi sur des projets de livres pour enfants, et sur une BD sur sa vie, menée à cent à l’heure.
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