Tout était prêt: en un temps record, Sylvie Giret et Sonia Khemiri, co-fondatrices de Beautyque, avaient développé leur concept de magasin de cosmétiques “éthiques”. En mars, elles se préparaient à ouvrir leur boutique à Soho. Mais la Covid-19 surgit et tout tombe à l’eau pour les deux Françaises. “Dans ce genre de situation, on ne peut pas se permettre d’attendre que la situation se rétablisse d’elle même. On devait faire quelques chose, pour répondre aux besoins du secteur mais aussi pour les gens qui se sont engagés avec nous”, raconte Sylvie Giret.
Dans l’instant, Beautyque change de pied et devient un projet 100% digital. “Pour nous la Covid-19 a été un moment difficile, comme pour tout le monde, mais d’un point de vue professionnel ça a été un déclencheur d’adaptation et de réinvention” analyse Sylvie Giret. Une réinvention qui passe par l’expérience en 3D, qui permet aux clients de découvrir marques et produits “comme dans un vrai magasin”.
Faire son shopping de chez soi comme en magasin
Mercredi 13 mai, le site est lancé et l’accueil est très chaleureux de la part des internautes. En quelques clics, le visiteur virtuel se retrouve au coeur du magasin Beautyque où il peut y découvrir les rayons exposant différentes marques : Rejucream, For the Biome, Amazing Cosmetics, Snow où encore Sunia K et Skinergies, ces deux dernières créées respectivement par Sonia Khemiri et Sylvie Giret. L’expérience permet aux clients d’avoir accès aux détails du produit, à l’histoire de la marque et d’obtenir les conseils avisés en direct d’un spécialiste Beautyque. “On essaie vraiment de coller au maximum à une expérience en magasin” précise Sonia Khemiri.
“Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire”
Si le magasin “brick and mortar” a cédé la place au 3D, l’ADN du projet reste le même: une offre exclusivement composée de produits de soin de la peau et de beauté de qualité et éthiques. Le magasin propose, pour le moment, 16 marques, certaines connues, d’autres moins, mais toutes riches d’un “fort potentiel”. Les produits proposés sont sélectionnés en fonction de leur composition -pas de produits chimiques-, et leur efficacité. “On ne suit pas les tendances, on essaie de regarder quels sont les produits qui apportent quelque chose de nouveau aux clients” développe Sylvie Giret. Cette ligne directrice a été poussée par un ras-le-bol des clients dans l’utilisation de produits chimiques, comme les lingettes néfastes à l’environnement, quand des alternatives naturelles existent. L’objectif de Beautyque est de donner, aux consommateurs, le goût de s’intéresser à la composition des produits et à l’histoire de la marque qui a sa propre définition de la beauté.
Elles mêmes fondatrices de marques de beauté, Sonia Khemiri et Sylvie Giret sont aussi des militantes d’une beauté “inclusive”. “Votre beauté et celle que vous définissez” disent-elles. Pour transmettre cela, elles développent des événements qui sortent du cercle des produits de beauté, avec par exemple des ateliers sur la nutrition, sur la respiration, le yoga … “On leur donne accès à un volant assez riche et large de tout ce qui touche à la beauté. La beauté c’est une affaire personnelle qui n’a rien à vois avec la tendance” expliquent-elles.
Toujours savoir se réinventer et s’adapter
La plateforme Beautyque est mise à jour tous les mois afin d’y ajouter de nouvelles options. “En juin, on souhaite que les clients puissent parler par vidéo à un conseiller afin de poser toutes leurs questions comme en magasin”. Autre projet, l’envoie d’échantillons de produits aux clients, directement à leur domicile. “Cela va nous permettre de collecter des informations, comme l’adresse, auxquelles nous n’aurions pas eu accès dans un magasin ordinaire. Cela va alimenter la chaîne marketing, ce qui est intéressant pour les marques”. A partir du 15 juin, des événements (lancement de produits, atelier nutrition …) seront organisés sur le site de Beautyque et permettront aux gens de participer virtuellement. “Ce sera plus performant pour les marques, contrairement à un événement en magasin où on a rarement le temps d’aller et de rester” explique Sylvie Giret.
“L’avenir sera partiellement digital”
La crise aura permis à Beautyque de constituer rapidement une communauté forte de plus de 7000 personnes: “Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire qui a été motivé par le Covid-19. La solidarité va nous permettre de passer cette crise” poursuit Sylvie Giret. Si elles comptent bien continuer à développer les expériences digitales, les deux fondatrices n’ont pas pour autant renoncé à ouvrir une boutique dès que la situation économique le permettra. Mais Beautyque en ligne restera au coeur du projet. A l’avenir, les Françaises espèrent que les gens regarderont puis testeront les produits en magasin et achèteront de chez eux.