“L’ONU a une vraie utilité, c’est le message de ma bande dessinée“, lance Karim Lebhour. Après avoit tourné la page de sa carrière journalistique, cet ancien correspondant à New York entre 2011 et 2015 revient sur son expérience à l’Organisation des Nations unies. Vous doutiez de l’intérêt de cette instance mondiale? Karim Lebhour, qui habite aujourd’hui à Washington D.C., explique qu’il est “facile de se moquer de l’ONU”, mais c’est “un endroit où les pays peuvent parler“, ce qui est essentiel selon lui.
L’ancien journaliste a collaboré avec la dessinatrice Aude Massot pour écrire “Une saison à l’ONU“ des Editions Steinkis qui est sorti le 3 octobre dernier. On y suit Karim des territoires palestiniens à son bureau newyorkais au sein d’une des plus importantes institutions mondiales, le tout raconté dans le style très percutant du reportage dessiné.
A travers ses yeux et une certaine naïveté, épaulant la narration d’une histoire qui se veut aussi pédagogique, on découvre les coulisses de l’ONU. Le journaliste s’était aperçu que “les gens confondent souvent l’ONU avec le Conseil de sécurité” et espère que son histoire aidera à clarifier le fonctionnement de l’administration.
Karim Lebhour avait déjà utilisé ce médium pour expliquer comment la guerre en Syrie avait été traitée par l’ONU dans La Revue dessinée. “L’écriture de la bande dessinée permet de parler de choses d’une manière plus simple et accessible”, souligne-t-il.
Au départ, il veut créer un personnage fictif pour décrire son histoire, mais son éditeur insiste pour qu’il utilise son expérience et son “je“. Cela donne une aventure qui prend par la main le lecteur pour découvrir, avec humour et verve, une machine diplomatique souvent indescriptible.
Son personnage découvre les débats entre les “interventionistes” et les “suprémacistes”, et l’explique facilement à travers le conflit syrien par exemple. “Je suis arrivé dans une période très active de l’ONU, entre 2011 et 2015, on a eu les printemps arabes et la Syrie“, se rappelle-t-il. “Mais aussi l’intervention en Côte d’Ivoire“, ajoute-il rapidemment.
En 2017, loin de son bureau à l’ONU, Karim Lebhour a vu arriver Donald Trump et sa politique unilatéralisme à la tribune d’une institution qui a été créée pour maintenir une entente multilatéraliste. “L’ONU a encore du poids dans la diplomatie, et on l’a vu avec les sanctions contre la Corée du Nord“, souligne-t-il.