Le Français David Nicolas, alias BARZOLFF, a choisi Hollywood et la galerie Here is Elsewhere du Pacific Design Center pour exposer son travail en première mondiale.
Au centre de l’exposition: une douzaine de peintures larges (en moyenne deux mètres de hauteur) et un énorme triptyque, qui, selon le directeur de la galerie Yann Perreau, «glorifient l’esthétique de la stupidité au point de la rendre belle ».
Connu en France sous son nom d’artiste graffiti Numéro6, cet ancien de l’école des Gobelins a passé plusieurs années à travailler, en France et à l’international, en tant que réalisateur et artiste graphique. Parallèlement à deux séries animées sur Canal + (Les Lascars et l’Abécédaire de François-Rémy Jeansac), David Nicolas a travaillé dans la publicité et la musique. Une décennie plus tard, il souhaite mettre son art en matière, principalement en peinture, avec des portraits de personnages dont les traits inspirent à la fois dégoût et compassion.
Dans sa maison sur les hauteurs de Hollywood – d’un côté le signe mythique, de l’autre côté le mont éponyme -, BARZOLFF se ressource et crée. « Ces portraits d’une laideur turbulente agissent comme le miroir d’une boutique de sous-vêtements et dévoilent des couches successives de ma fausse personnalité, ils sont ma garde-robe psychique. »
Le coup de pinceau de BARZOLFF évoque Joan Miró ou encore Jean-Michel Basquiat. L’artiste cite d’ailleurs ce dernier comme influence dans sa manière de travailler, organique et spontanée. D’où le titre de cette première exposition : … Write a book about WHAT? «Cette phrase est tirée d’un film où elle résonne dans la tête d’un personnage. Puis elle a résonné en moi. J’essayais de comprendre ce que j’étais en train de peindre, et cette question a répondu brutalement à mes interrogations », explique David Nicolas.
Avec la vente prévue de ses dessins pesés au gramme, l’artiste avoue son penchant pour le jeu et l’expérimentation : «Mettre en sachet cette partie de ma vie très personnelle au fond, et la vendre au poids, c’est une manière de me confronter au réel d’une manière frontale, d’essayer d’acquérir la sagesse de l’honnête petit commerçant en singeant la rigueur du métier. Avec les portraits, je joue au docteur, avec l’art au poids, je joue à la marchande.»