Deux petites tapes amicales sur le bras devant les photographes, une discussion en tête-à-tête pendant près d’une heure et une conférence de presse commune face à la presse du monde entier : Barack Obama a reçu avec tous les honneurs celui qu’il appelle « François », mardi 24 novembre, à la Maison-Blanche.
L’occasion d’une déclaration d’amour du président américain à la France. « Nous aimons la France mais nous sommes parfois trop timides pour le dire », a glissé Barack Obama devant les journalistes, saluant « l’esprit, la culture et la ‘joie de vivre’ (en français dans le texte, nldr) ».
Le président américain a même glissé qu’il avait une photo de Paris dans ses appartements privés, un portrait de Michelle Obama et lui s’embrassant dans le jardin du Luxembourg. En attaquant Paris le 13 novembre dernier, l’organisation Etat islamique s’en est pris « aux sociétés libres, au monde entier », a insisté le président américain.
Un objectif commun
Pour la France et les Etats-Unis, deux alliés et deux « amis » ont insisté François Hollande et Barack Obama, l’objectif désormais est très simple : détruire l’organisation Etat islamique. Mais pour y parvenir, « nous devons faire davantage ensemble », a reconnu Barack Obama.
Le président américain a promis d’améliorer la coordination des attaques aériennes avec la France et de mieux partager les renseignements des services américains. Cela permettra concrètement de frapper le plus durement possible les positions de l’organisation Etat islamique en limitant au maximum les « dommages collatéraux » dans la population civile.
Saluant tous ces gestes, la délégation française a assuré, après la rencontre, que François Hollande avait obtenu le soutien concret qu’il était venu chercher à Washington. Depuis les attaques à Paris, la détermination des Etats-Unis à agir s’est renforcée, a encore insisté cette source.
La grande coalition, un projet encore dans les cartons
Mais le projet de François Hollande de voir émerger une grande coalition anti-Etat islamique, allant des Etats-Unis à l’Europe en passant par la Russie, semble encore hors de portée. Pendant la conférence de presse commune, Barack Obama a eu des mots particulièrement durs, voire acerbes, à l’égard de Vladimir Poutine. Pour le président américain, si la Russie veut se faire une place dans cette coalition, une seule solution, elle doit « renoncer de soutenir le président Assad ».
Quant à la perspective de voir un jour des soldats américains déployés massivement en Syrie et en Irak, c’est une option que Barack Obama n’envisage même pas, restant sur sa ligne « no boots on the ground ».
Pour les deux présidents, reste une autre certitude commune : il ne faut pas confondre migrants et terroristes. Barack Obama a critiqué sans détour les Etats américains qui s’opposent à l’accueil de réfugié en provenance de Syrie sur le sol américain, rappelant que chaque procédure d’admission prenait en moyenne deux ans, un niveau de contrôle inégalé. « Nous ne succomberons pas à la peur, de la même façon que nous ne laisserons pas la peur nous diviser », a insisté Barack Obama. Avant de conclure : « ‘vive la France’ (en français, ndlr) et God bless the United States of America ».