Le prolifique artiste de rue Banksy s’offre un mois d’octobre à New York avec la ferme intention de recouvrir la ville de ses impressionnantes créations.
La raison de sa venue: son projet “Better Out Than In”, qu’il compte réaliser en restant incognito. Un tour de force quand on sait que la presse locale le traque pour le démasquer. “New York appelle les graffeurs comme un vieux phare sale, a-t-il écrit dans plusieurs e-mails au Village Voice. Nous voulons tous faire nos preuves ici (…) j’ai choisi New York pour la quantité de cachettes. Peut-être que je devrais être dans un endroit plus pertinent, comme Pékin ou Moscou, mais la pizza n’est pas aussi bonne“.
Entre deux pizzas, Banksy le graffeur-cinéaste-activiste politique a frappé aux quatre coins de la ville. Et presque tous les jours. A Brooklyn, il a laissé sur un mur le dessin d’un ballon gonflable en forme de cœur, recouvert de pansements. Dans le Lower East Side, une impressionnante fresque de trois chevaux fous portant des jumelles. A Midtown, un chien levant la patte sur une bouche d’incendie. Une bulle s’échappe de cette dernière. On y lit: “Tu me complètes“.
Les œuvres de Banksy sont effectuées avec des pochoirs, ce qui lui permet de travailler beaucoup plus rapidement sur les lieux du “crime”, car préparés à l’avance. “A quand les rumeurs selon lesquelles il a passé vingt ans à préparer son coup dans le Lower East Side“, se demande un photographe dans le New Yorker.
Banksy est un habitué des coups d’éclats. En 2007, il s’est illustré en peignant des fissures et des trous de ciel bleu dans le mur de sécurité autour de Bethléem afin de redonner espoir aux habitants. On lui doit aussi la mise en place de la poupée gonflable d’un détenu de Guantanamo en plein Disneyland. Les médias parlent de terrorisme artistique, mais les fans voient en lui un poète des temps modernes. Les New-Yorkais n’ont pas fini de découvrir ses œuvres sur leurs murs, et de les partager sur les réseaux sociaux.
Crédit photo: Abaca