L’Alaska est le plus grand État des États-Unis (1.717.854 km2), mais aussi le plus sauvage et le moins densément peuplé.
L’hiver, les foules se pressent à Fairbanks pour observer les aurores boréales. Mais «la terre du soleil de minuit» est aussi une destination estivale pour les amoureux de nature -de mi mai à mi-septembre quand les températures sont plus clémentes. Car le territoire regorge de trésors avec le Denali, le point culminant des États-Unis (6 190 mètres d’altitude), des glaciers accessibles par bateau ou kayak, des lacs aux eaux transparentes, des villes dépaysantes où l’on parle russe (l’Empire russe céda ses territoires nord-américains aux États-Unis en 1867), ainsi que sa faune caractéristique des milieux froids (grizzli, caribou, orignal, ours blanc).
Et c’est bien cette “wildlife” qui fascine, chaque touriste étant à l’affût des histoires d’ours ou de voir brouter un orignal sur le bord de l’autoroute. French Morning vous offre quelques “tips” pour croiser la route de ces animaux.
Camper, randonner ou prendre l’avion pour croiser des ours
Il n’y a pas de secret. Plus on s’éloigne de la civilisation, plus on a de chance de se retrouver nez à nez avec un ours noir ou un grizzly (en essayant de conserver une distance et en respectant les règles) . La meilleure option pour une rencontre avec le mammifère reste donc le camping sauvage, “backcountry”. On vous recommandera notamment de choisir cette option dans le parc national du Denali (à 4 heures de route d’Anchorage). Le parc de 2,4 millions d’hectares offre des territoires vierges, sans chemin de randonnée, où il faudra lire une carte topographique pour arriver à destination et choisir son campement. Là, vous serez seul avec pour seuls partenaires les animaux sauvages. Pour vous orienter, le bureau qui livre les “backcountry permits” pourra vous aiguiller (permis à réserver par email ou sur place, gratuits) et même vous prêter un “bear canister”. Si vous voulez vous enfoncer dans le parc au delà du 15e miles, il faudra aussi réserver la navette qui le traverse. Si vous appréciez le confort, vous pourrez aussi prendre le bus touristique, à bord duquel il est commun de croiser des ours.
Au sud d’Anchorage, de nombreux spots sont fréquentés par les bêtes à quatre pattes -et ne nécessitent pas une immersion si sauvage. A un trajet en bateau taxi de la ville d’Homer, se trouve le Kachemak Bay State Park. Très sauvage, il offre de nombreuses opportunités pour randonner ou camper, tout en bénéficiant d’une table de pique-nique et de toilettes (pas de réservation obligatoire, premier arrivé premier servi).
Vous pourrez également monter votre tente du côté de la Skilak Lake Road sur la péninsule de Kenai, qui dispose de cinq campings. Près de ce lac, il est commun d’observer des ours noirs et leurs petits en plein repas. Et si vous voulez dormir dans un vrai lit, arpentez tout de même cette route non pavée ou choisissez une de ses nombreuses randonnées pour en observer.
Enfin, là où se trouve le saumon, vous trouverez l’ours. Deux rivières sont particulièrement appréciées des ours en été (vérifier la saison du saumon, pas avant fin juin) : Brooks falls dans le parc national de Katmai (accessible via bateau taxi ou petits avions de Homer pour $695) et la Russian river dans la péninsule de Kenai (accessible à pied, 1h30 aller-retour). La pêche des ours s’observe alors de plateformes en bois, un spectacle exceptionnel.
Si c’est l’ours polaire qui vous intéresse, il faudra s’envoler pour le nord. Il n’est pas rare d’en voir s’aventurer à Barrow. Mais gare à vous ! Pour les observer en toute sécurité, vous pourrez effectuer des excursions avec un guide de cette bourgade de 4800 habitants. Car, entre août et octobre, ils sont nombreux à se rassembler le long de la côte près de l’île Barter, où se trouve le village de Kaktovik.
Autre type d’ours à observer : le “kodiak” qui habite les îles de l’archipel du même nom et qui est considéré comme le plus grand des ours (près de 500 kg en moyenne). De nombreuses excursions sont proposées à la journée et en hydravion pour aller les observer en compagnie d’un guide. Avec Kingfisher Aviation, il faudra débourser en moyenne $625 pour une demi-journée. Autre option : depuis le Kodiak Brown Bear center & Lodge sur Camp Island, vous pourrez embarquer dans un canoë/kayak pour une courte promenade vers des sites d’observation. Une expérience mémorable mais onéreuse.
Lever la tête pour voir des aigles américain
La profusion de saumons attire aussi les “bald eagles” (pygargue à tête blanche), l’emblème des États-Unis depuis 1782. Il y en a pléthore en Alaska : on en dénombre 30.000. Notre conseil : lever la tête lorsque vous marchez le long de la côte, dans les îles ou près des lacs et des rivières. A Seward, vous pourrez en voir voler de la plage ou sur la randonnée Tonsina Creek Trail. De manière générale, le sud de l’Alaska (péninsule de Kenai ou détroit du Prince William) est propice avec ses lacs, ses villes côtières (Whittier, Homer, Seward et Valdez) et ses rivières.
Plus à l’est, vous pourrez les observer voler autour de la rivière Chilkat (du mile 8 à 31 de la Haines Highway) qui accueille la plus grande concentration de “bald eagle” du pays à l’automne.
Garder l’oeil ouvert sur la route pour admirer le caribou et l’orignal
Sur la route du Denali, à un carrefour à Homer, sur le sentier côtier Tony Knowles à Anchorage ou le long de la Highway 1, vous pourrez croiser des orignaux (les plus grands de la famille des cerfs) ou caribous, en train de manger ou de traverser avec leurs petits. Voilà pourquoi il ne faut pas rouler trop vite, pour profiter de ce spectacle et de cet animal majestueux. Il ne sert donc pas à grand chose de les chercher, il faut davantage scruter le bord des routes, les régions forestières (et particulièrement les zones récemment brûlées) et le chemin de fer (jusqu’à Denali). En été, optez pour les lacs (celui de Ptarmigan accessible via une randonnée) et les étangs, où ils pataugent. Et si vous en rencontrez un, pensez bien à lui laisser son espace. Et s’il vous charge, les rangers recommandent de “courir”.
Rencontrer ou entendre le loup au parc du Denali
Vous aurez plus de chance de l’entendre la nuit (si vous backpacker dans le parc) que voir le loup en meute. De l’aveux des rangers du parc de Denali, “c’est une chance d’en croiser” car ils ne seraient qu’une centaine sur l’ensemble du parc. Mais ce n’est pas une raison pour perdre espoir. Pour augmenter vos chances, on vous conseillera de vous armer de jumelles. Selon des habitués, ils sont le plus souvent vus entre la rivière Savage et le centre d’accueil d’Eielson (accessibles en bus).
Embarquer pour observer des baleines et des orques
Baleines, dauphins et orques peuplent les fjords de l’État, et en particulier dans le parc national de Kenai Fjords. C’est en été que ces animaux marins sont les plus visibles, les baleines grises arrivant dès le mois d’avril. En mai, ce sont les orques, puis les baleines à bosse en juin. Ces animaux sont à admirer depuis le rivage de Seward (avec l’aide de jumelles). Mais si vous n’avez pas la patience ou le matériel, montez à bord d’une excursion en bateau (Kenai Fjords Tours propose pour 153 dollars un tour de 6 heures, lunch inclus ; et Major Marine Tours offre des excursions à partir de 94 dollars). Sous les conseils avisés de l’équipage, vous pourrez voir des loutres, des baleines et orques enchaînant un ballet dans les eaux glacières de Resurrection Bay. Un spectacle d’autant plus appréciable que des jumelles sont prêtées aux passagers. Autre option : partir en kayak au milieu des Fjords avec Adventure 60 North (dès 99 dollars la demi-journée).
Dernière option si vous n’avez pas de chance
Il arrive tout de même que certains repartent bredouille. Pour vous éviter cette frustration, faites une halte par l’Alaska Wildlife Conservation Center. Ce sanctuaire de 80 hectares se dédie à la préservation des animaux et accueille en son sein des animaux sauvages orphelins ou blessés, tels que des loups, des grizzlis, des ours noirs, des renards, des wapitis, des cerfs, des caribous, des lynx, des grands ducs ou des bisons. Il faudra débourser 17 dollars par personne pour arpenter le sanctuaire en voiture. Alaska Wildlife Conservation Center, Mile 79, Seward Hwy, Girdwood.