Cocorico ! La 14ème licorne française vient de naître. Cette semaine, Backmarket, la marketplace qui vend des produits électriques et électroniques reconditionnés, a annoncé avoir bouclé un tour de table de série D de 335 millions de dollars, qui la valorise à 3,2 milliards de dollars. Ses deux nouveaux actionnaires sont les fonds américains General Atlantic et Generation, créé par Al Gore. « Cela avait beaucoup de sens pour nous car General Atlantic est un grand fonds américain qui a beaucoup investi dans des marketplaces, et nous avons le même ADN écoresponsable que Generation », raconte Thibaud Hug de Larauze, cofondateur de Backmarket. Ils rejoignent les actionnaires existants, dont Goldman Sachs et le family office de Bernard Arnault, qui ont réinvesti.
Cette levée de fonds a pour objectif de soutenir la cadence de l’expansion géographique, puisqu’après avoir ouvert le Japon, l’Irlande et le Portugal dans les trois derniers mois, Backmarket vise l’ouverture de trois nouveaux pays : la Suède, la Corée du Sud et le Canada. Mais il compte aussi et surtout accélérer son expansion aux Etats-Unis, où le groupe est en pleine croissance : « C’est notre top priorité, nous avons une croissance à trois chiffres et il y a encore de grandes marges de progression ».
L’aventure américaine est née de la rencontre avec Serge Verdoux, un ancien de Fiverr (marketplace israélienne pour les travailleurs indépendants) basé à New York. « Nous avons eu un bon fit et une relation de confiance dès le départ, ce qui est le plus important en partant aux US ». Le groupe se lance en mars 2018 dans un marché où il se confronte aux géants eBay et Craigslist sur les produits reconditionnés et Amazon sur le neuf, mais n’a pas de concurrent pure player direct. Comme en Europe, l’offre trouve tout de suite son marché, même si les défis sont nombreux. « Trois ans et demi après la France, nous avons rencontré les mêmes problèmes aux Etats-Unis, mais en plus exacerbé. Nous avons fait un gros travail sur la qualité, qui a payé ».
Backmarket a aussi profité à plein du confinement et des chèques de 1.200 dollars envoyés à tous les Américains pendant la pandémie, qui ont boosté les ventes. Avec cette nouvelle levée, la jeune pousse parisienne va encore ajouter de nouveaux services d’accompagnement à ses fournisseurs, que ce soit en termes de logistique ou de transport, mais aussi avancer dans la diversification des produits. Si les téléphones, ordinateurs et tablettes sont les plus vendus sur la plateforme, elle se développe aussi sur les jeux vidéo, les casques, les aspirateurs, machines à café etc.
La startup privilégie l’hyper croissance à la rentabilité pour le moment aux États-Unis, mais a atteint le point mort sur ses marchés les plus matures comme la France. L’objectif est de s’imposer rapidement comme le leader sur ses principaux marchés. Avant d’envisager une introduction en Bourse, à un horizon de 3 à 4 ans.