Cela fait quatre ans que Babeth’s Feast s’est embarqué dans la mission un peu folle de convertir les Américains aux surgelés. La marque, souvent comparée par les Français à Picard Surgelés, vient d’ouvrir un nouveau magasin dans l’Upper East Side (sur Third Avenue, entre 75 et 76ème rue). Il vient remplacer un autre magasin Babeth’s Feast qui était situé plus au nord sur l’avenue.
Au total, l’enseigne dispose aujourd’hui de deux magasins, en comptant celui qui a vu le jour en 2017 dans l’Upper West Side.
“Dans l’Upper East, nous avions un avantage car la communauté française est très forte. Mais cela nous a donné trop de confort. C’était difficile d’expliquer le processus aux clients américains qui rentraient dans le magasin. Ils ne faisaient pas confiance aux produits, qu’ils pensaient fabriqués de manière industrielle“, se souvient le PDG Frank Matz.
Situé à proximité de Citarella et Maison Kayser, le nouveau magasin a “une meilleure localisation” que l’ancien. Il incorpore des éléments visant à rendre l’expérience d’achat et de découverte des surgelés plus efficaces. Il dispose par exemple d’un petit espace restaurant de quelques places pour commander les plats vendus en magasin. Le blanc, froid, a laissé la place à un mélange de couleurs vives et chaleureuses. La marque a voulu jouer la “transparence” en installant une cuisine visible de la clientèle pour montrer le processus de cuisson sous-vide. Derrière le comptoir, le personnel s’affaire pour faire goûter les aliments cuits et répondre aux questions des clients.
Il faut bien ça pour faire avaler les surgelés aux Américains, qui assimilent historiquement ces produits à de la “junk food”. Fondé par Elisabeth de Kergorlay, qui a mis ses billes dans le Pain Quotidien notamment, Babeth’s Feast se positionne sur le créneau du surgelé haut-de-gamme. Les produits sont tous naturels, frais et congelés de telle manière à preserver les saveurs et les nutriments. Un positionnement qui, selon Frank Matz, pourrait s’avérer payant chez les très courtisés “millennials” (18-34 ans). “Notre cible est plus large, mais nous mettons plus d’attention sur les millennials. Ils veulent des étiquettes claires, de la nourriture saine. Ils veulent quasiment savoir le nom de la vache qu’ils mangent. Nous leur disons: ne regardez pas plus loin que chez nous“, explique-t-il.
Pour les séduire, et changer l’image du surgelé, Babeth’s Feast est en train de tester des recettes internationales (coréennes, indiennes et sud-américaines). “Nous avons trouvé la bonne formule, mais c’est un travail permanent“.