Derrière un comptoir, des casseroles de coq au vin mijotent à petit feu. Des clients entrent, jettent un coup d’oeil au menu (qui comprend aussi du boeuf bourguignon et du veau sauté aux carottes) et se dirigent vers le fond du local où se trouvent de grands congélateurs remplis de produits en tout genre.
Bienvenue à Babeth’s Feast Upper West Side. Le “Picard Surgelés de New York”, comme le surnomment les expatriés, a ouvert ce deuxième magasin en janvier, trois ans après son lancement dans l’Upper East Side. L’enseigne, qui se positionne sur le surgelé premium, vient également de signer un bail à Brooklyn, sur Court Street.
Preuve des ambitions de la marque: le recrutement de Frank Matz comme PDG en 2015. Cet ancien président de Dean & Deluca à New York, responsable de l’alimentaire chez Harrods à Londres et co-fondateur de la marque de café Maison Camus, a été approché par contact interposé par la fondatrice de Babeth’s Feast, Elisabeth de Kergorlay. “J’ai été convaincu par le concept et le produit surtout. Nous voulions mettre en place plus de management pour travailler sur l’expansion“, souligne-t-il.
Le magasin de l’Upper West Side est plus petit que son pendant à l’est. Mais il a un atout important: six places assises autour de deux comptoirs qui permettent aux clients de déjeuner sur place et de goûter les produits. Une bonne manière de faire de la pédagogie autour du surgelé, considéré aux Etats-Unis comme “de la nourriture de télévision qu’on met dans le micro-onde“.
Autre atout de cette solution: le coût. Avec le surgelé, nul besoin de disposer d’une cuisine pour la préparation des aliments. Tout est préparé par une petite équipe derrière le comptoir dans des fours et des casseroles.
“Pensez Apple, lance Frank Matz. Nous ne pouvons pas nous comparer mais l’idée est la même: dans un Apple Store, il y a une interaction immédiate avec le produit. Un espace pour manger permet cela aussi. Beaucoup de personnes qui mangent ici vont acheter après“.
Avec Los Angeles comme deuxième marché après New York, Babeth’s Feast commence à regarder en dehors de la Grosse Pomme. Mais il serait “prématuré” de parler de futurs magasins pour le moment. L’enseigne privilégie l’e-commerce, “notre plus grand magasin“, précise Frank Matz. “Nous ne sommes pas un conglomérat. Nous sommes toujours une petite start-up qui emploie dix personnes dans chaque magasin. Tout le monde ici a les mains dans le cambouis“. Et dans le coq au vin.