La semaine dernière, Kev Adams dévalait les pistes de Big Bear (Californie) à toutes allures, avant de s’envoler pour le froid de Chicago. Contrairement à ce que les photographies laissent penser, l’humoriste de 28 ans ne prend pas des vacances aux Etats-Unis, il est en pleine tournée. Une tournée qu’il a organisée seul. “C’est très agréable, même si on ne peut compter que sur soi”, lâche-t-il, ne cachant pas la pression qu’il ressent. Et s’il s’est autant investi, c’est parce qu’il voulait présenter à l’international son troisième spectacle en solo “Sois 10 ans”.
Sur la scène du Laugh Factory à Los Angeles, “la Mecque du comedy club”, il est revenu lundi 27 janvier sur ses dix années de carrière, de ses débuts dans “On n’demande qu’à en rire” avec Laurent Ruquier au film “Les Nouvelles aventures d’Aladin” dans lequel il tient la vedette, en passant par ses tribulations personnelles (évoquant notamment sa relation avec Miss Univers). “Je fais le point sur tout ce qu’il s’est passé pour moi, c’est très personnel”, assure ce bout-en-train qui ne rate pas une occasion de tourner la discussion en dérision. Pour satisfaire son public d’expatriés français, il a ajouté quelques références sur les villes américaines où il joue, moquant leurs différences avec l’hexagone.
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En présentant ce one-man-show – 130 dates en France et une trentaine dans le monde, dont Miami et New York en juin 2020 -, il avait à coeur de “réunir la diaspora française”. “C’est une communauté souvent oubliée par les artistes. J’adore voyager et réunir les Français, donc cette tournée réunit tout ce que j’aime.”
Des projets de cinéma et de plantation de cannabis
Même s’il mise gros avec “Sois 10 ans”, Kev Adams n’est pas un novice des scènes américaines. Depuis 2014, il se produit dans des comedy clubs, jouant des sketchs d’une dizaine de minutes en anglais. Une prise de risque qui n’est pas sans rappeler celle de son mentor, Gad Elmaleh qui a décidé de faire carrière outre-Atlantique. C’est d’ailleurs ce dernier qui a poussé le jeune humoriste sur le devant de la scène, en lui proposant de faire sa première partie au El Rey Theatre (nom qu’il prononce avec son plus bel accent américain) à Los Angeles en 2015. Son humour, qu’il qualifie volontiers d’“intergénérationnel” et “international”, convainc. A tel point que l’humoriste signe avec l’agence américaine «CAA» (Creative Artists Agency).
Durant cette tournée très personnelle, il n’oublie pas le stand-up à l’américaine, profitant de ses soirées libres pour aller tester ses derniers sketchs. “J’ai envie de jouer ici, de faire ce métier en anglais”, assure celui qui a travaillé son accent pour réussir à décrocher des éclats de rire aux Américains. “Ils aiment qu’on se moque de soi, d’eux gentiment… Bref la sincérité, mais aussi le changement de rythme. Aux Etats-Unis, le stand-up ressemble à une conversation avec une personne dépressive ! Les Français font, eux, beaucoup de gestes et de mimiques”, compare-t-il. L’exemple de Gad Elmaleh, une fois encore, est précieux pour le jeune comédien. “Il a beaucoup souffert de sa tournée, m’a prévenu des difficultés à jouer pour un public anglo-saxon”, fait-il remarquer, précisant que “c’est un travail de longue haleine” pour percer.
Une obstination dont ne manque pas celui qui avait posé, temporairement, ses valises à Los Angeles en 2017. “J’adore la vibe de cette ville, la météo, mais aussi l’ambiance où tout le monde parle de cinéma, de théâtre, d’art”, plaide celui qui s’amuse à raconter qu’il ambitionne d’ouvrir une plantation de cannabis en Californie. Quand Kev Adams y vient -en vacances ou pour s’exercer-, il avoue satisfaire sa passion pour les restaurants -recommandant notamment les burgers du Carrey’s Sunset Strip et le Urth Café sur Melrose avenue-, et passer du temps à Venice Beach, “un endroit hors du temps”.
Mais à moyen terme, le héros de la série “Soda” ne prévoit pas de revenir outre-Atlantique développer son green business. Il faut d’ailleurs s’attendre à le voir davantage sur grand écran que sur les planches. “Je vais défendre ma place au cinéma.”