“Je devais arrêter d’ouvrir des restaurants il y a cinq ans” . La bonne résolution de Georges Forgeois, papa de Bar Tabac et de Cercle Rouge notamment, fonctionne tellement bien qu’il vient d’en ouvrir un petit 7ème: La Gauloise.
“Il y a toujours quelqu’un qui arrive avec un défi” , souffle-t-il. “Petit 7ème” est le bon terme pour parler de la Gauloise, un bistrot traditionnel français d’une quarantaine de places dans le West Village. C’est le plus petit du mini-empire de Georges Forgeois (Café Jules, Clarkson, Cercle Rouge, Bar Tabac, Café Noir, Le Singe Vert) et cela n’est pas un hasard. « J’ai eu envie de faire quelque chose de plus simple » admet-il.
Auparavant, La Gauloise était la salle à manger du Clarkson, un bar ouvert par Georges Forgeois en 2013. Il a décidé de cloisonner la salle et d’en faire un restaurant à part entière pour le confort des clients. “La salle à manger ne marchait pas. Je me suis dit : ‘Tu sais quoi, on va en faire un bon bistrot’” , glisse-t-il.
Résultat: “un casual bistrot tout mignon, tout petit, très communal” , décoré d’objets issus de la Braderie de Lille: une maquette d’avion suspendue au plafond, un babyfoot dehors et des posters “vintage”… Les amateurs du général apprécieront la “Une” originale du Parisien annonçant la mort de Charles De Gaulle. “Le général De Gaulle est mort debout” , peut-on y lire. Debout, comme le seront les clients du bar sans chaises de la petite salle. Une touche parmi d’autres pour recréer l’ambiance des bistrots parisiens.
“J’ai une passion pour les bistrots, souligne le patron. On boit un rouge, un rosé… Je viens du Sud, où on se touche, on se fait la bise, on se parle. Ce qui m’intéresse, plus que l’organisation, c’est d’avoir un espace, d’aller dans mon entrepôt et de créer un monde. Le bistrot, c’est comme un théâtre. ”
Pourquoi La Gauloise? “Mon père en a fumé toute sa vie. Et comme il ne faut pas fumer à New York, ça fait un peu provocateur. On est comme ça les Français” .
Il se félicite de l’arrivée prochaine des bureaux de Four Square et de Cadillac dans le quartier. La terrasse de trente places doit ouvrir le mois prochain et le brunch démarre fin avril. “En général, je choisis toujours les mauvaises localisations. Mais quand ça marche, ça marche” lance-t-il, en notant qu’ “à Brooklyn, j’étais là avant tout le monde” , avec Bar Tabac.
Certes Georges Forgeois s’était dit qu’il arrêterait d’ouvrir des restaurants, mais cela pourrait bien continuer. Il y a quelques mois, il a rouvert son légendaire Café Noir sur Lispenard Street. Il envisage maintenant de créer un bar à vin. “Cela fait 4-5 ans que j’y songe, dit-il. Il y a beaucoup de bars à la mode, qui montent, qui descendent. Il faut donc je fasse quelque chose qui ne soit pas à la mode” .