Mariama Cisse-Gueye a débarqué à Hollywood pour réaliser son rêve : être productrice de cinéma. Mais elle s’est rendu compte au gré de petits boulots que son rêve n’était pas le cinéma, mais de s’occuper d’enfants. Elle a ouvert, début janvier, la Cabane Des Petits, une crèche dans l’ouest de Los Angeles.
Après des mois de travaux, elle a aménagé une partie séparée de son domicile à Sawtelle pour y installer une salle de jeux, une chambre pour la sieste et une salle de bain. La jeune maman s’est adaptée aux nouvelles règles sanitaires pour ouvrir sa structure, avec la prise de température dès l’arrivée des enfants et une désinfection générale des salles tous les soirs.
Refusant de cataloguer le concept de sa crèche, elle y voit “un mélange de Montessori, mais aussi de la philosophie Playbase”. Bref, ce dont elle rêvait pour ses enfants.
Elle peut y accueillir jusqu’à douze enfants par jour, âgés de 6 mois à 3 ans. “Deux programmes sont proposés : “infant” avec des activités pour éveiller les cinq sens ; et “toddler” qui prépare à l’entrée en maternelle”, décrit la Française de 31 ans, qui effectue les activités dans sa langue natale. “Les livres, les chansons, tout est en français. C’est un réel enrichissement pour les enfants.”
Les journées démarrent par un petit-déjeuner (à base d’aliments biologiques), suivi par des classes -comme utiliser la pâte à modeler pour travailler les couleurs-, la venue d’un intervenant (musique, art, jardinage, cuisine), le déjeuner (bio toujours) digne des repas de la cantine française, une histoire avant la sieste, et se concluent par un temps libre “pour que les enfants interagissent ensemble, se socialisent”.
Des déclics au gré de jobs de babysitter
Alors que la passion qu’elle met dans son projet est palpable, Mariama Cisse-Gueye était loin de s’imaginer ouvrir une crèche, à son arrivée à Los Angeles en 2011. Elle rêvait alors de devenir productrice – et accessoirement, apprendre l’anglais. Elle enchaîne les cursus, suivant des cours de cinéma. En parallèle, pour vivre, elle se trouve un emploi de baby-sitter. “Une mère de famille m’a fait remarquer que j’avais beaucoup de patience avec les enfants”, se souvient-elle. Un premier déclic. Alors qu’elle poursuit cette activité en 2016, elle accompagne des enfants dans des classes pour l’adaptation à la maternelle. “J’aidais les maîtresses, c’était très épanouissant”, avoue-t-elle. “J’adore le cinéma, mais il ne me rendait pas aussi heureuse.”
Cette expérience finit de la convaincre. Elle démarche la crèche Alouette en 2017. D’assistante, elle passe “manager” en un an, et obtient les certifications nécessaires au Santa Monica College. Une envie creuse alors son chemin : “j’avais une idée de plus en plus définie du programme que je voulais faire, j’ai donc eu envie d’ouvrir ma propre structure”, plaide Mariama Cisse-Gueye. Elle mise ainsi sur des jeux en bois à la place de jeux électroniques, mais aussi sur la stimulation des enfants au travers d’un panel d’activités d’éveil. “Ce n’est pas forcément le cas dans les crèches américaines”, compare-t-elle.
Et son projet fait sens : “il y a un manque de crèches dans la ville, les places sont limitées.”