Pas le temps de souffler. Moins d’un mois après avoir pris possession de ses nouveaux quartiers sur Brickell Avenue, Raphaël Trapp, qui remplace Vincent Floreani à la tête du consulat général de France à Miami, a été en prise directe avec les particularités de la région lorsque l’ouragan Ian s’est abattu sur la côte ouest de la Floride, causant des dégâts considérables.
« J’avais été prévenu que j’arrivais en plein pic de la saison des ouragans, mais il a fallu tout de même s’adapter très rapidement afin d’agir en conséquence, indique ce diplomate de 46 ans, originaire de la région parisienne. Heureusement, je n’étais pas seul. J’ai pu m’appuyer sur une équipe forte d’une expérience acquise au cours des précédentes années pour faire face à ce défi, en mettant en place une cellule de gestion de crise ainsi qu’une vaste campagne de communication afin de relayer les consignes des autorités américaines. »
Une entrée en matière mouvementée pour ce diplômé d’études approfondies en droit public des activités économiques de l’Université Paris XII et ancien élève de l’Institut régional d’administration de Nantes qui a débuté sa carrière au Quai d’Orsay en 2003. Raphaël Trapp a tout d’abord été en charge du budget avant de rejoindre, trois ans plus tard, la sous-direction des droits de l’homme de la direction des Nations unies. « J’ai toujours été intéressé par les relations bilatérales ainsi que la construction du monde international par la négociation. On se bat sur de nombreux sujets qui font appel à des droits fondamentaux », souligne le consul, qui a notamment travaillé sur la protection de la liberté d’expression, la lutte contre les détentions arbitraires ou encore l’abolition de la peine de mort.
Ayant désormais posé ses valises dans le Sud de la Floride, après avoir été pendant trois ans le numéro deux de la Représentation permanente de la France auprès de l’Office des Nations unies à Vienne, Raphaël Trapp, qui se décrit comme le « bras armé de l’ambassade de France en Floride », assure vouloir suivre de près et soutenir les investisseurs français de la région. « Nous devons continuer de faire valoir notre savoir-faire dans les secteurs de la tech, du luxe ou encore de l’aéronautique, explique-t-il. Et face aux problématiques urbaines que va rencontrer cet État en raison de l’afflux de population important, il y a également des marchés à prendre dans les domaines des infrastructures et des transports notamment. »
Marié et père de deux enfants, Raphaël Trapp reste par ailleurs très attaché aux questions éducatives et à la promotion de la langue de Molière. « C’est un dossier qui s’annonce compliqué puisqu’il faut trouver la bonne alchimie entre ce que la France peut offrir et ce que les écoles américaines permettent, tout en prenant en compte les aspirations des parents. Nous devons avancer pas à pas afin de consolider les dispositifs déjà mis en place et voir comment ces trois axes peuvent être imbriqués ensemble », confie le quadra à la force tranquille apparente.
« On me dit souvent que je suis quelqu’un de très calme, c’est sûrement grâce au judo que j’ai eu l’occasion de pratiquer quand j’étais plus jeune », lâche dans un grand sourire Raphaël Trapp, détenteur de la ceinture noire de la discipline, qui a d’ailleurs pour projet de reprendre le chemin des tatamis. « En attendant, je fais beaucoup de yoga afin de conserver souplesse et équilibre mais aussi ce côté zen », plaisante-il.