Ah, si Napoléon pouvait voir ça! Lorsqu’il créa la distinction des Palmes académiques – ou plutôt leur ancêtre, le titre d’Officier d’Académie – en 1808, l’Empereur des Français était loin de s’imaginer qu’elle serait un jour épinglée à la veste de quatre proviseurs d’écoles publiques new-yorkaises. Mercredi dernier, pourtant, en présence du patron du Department of Education (DoE) new-yorkais Joel Klein et de la communauté éducative franco-américaine, l’Ambassadeur Pierre Vimont a remis les insignes de chevalier de cette prestigieuse distinction à Giselle Gault-McGee de PS 58(Brooklyn), Jean Mirvil de PS 73 (Bronx), Robin Sundick de PS 84 (Manhattan) et Shimon Waronker, ex-CIS 22 (Bronx). Tous récompensés d’une belle couronne de laurier suspendue à un ruban violet pour avoir ouvert un programme bilingue français-anglais dans leur établissement.
Lorsqu’ils ont appris leur distinction par email ou téléphone il y a quelques mois, nos nouveaux chevaliers américains, peu coutumier de cette tradition bien française, se sont montrés quelques peu… circonspects. «Honnêtement, on ne savait pas trop quoi faire. Nous ne sommes pas habitués aux décorations dans ce pays », sourit Robin Sundick de PS 84. « J’ai du faire des recherches, confie Giselle Gault-McGee de PS 58. J’ai appris que Napoléon l’avait créée. C’est très impressionnant! » Jean Mirvil de PS 73, qui a étudié à la Sorbonne, reste premier de la classe en la matière. Encore que… « Je savais ce que c’était mais je pensais qu’elles étaient pour les ministres de l’Education (…) C’est une vraie joie d’être distingué dans la lignée de ces personnes prestigieuses! »
Ce n’est qu’en 1955, au terme d’un long processus d’assouplissement des conditions d’attribution, que le gouvernement décide de l’ouvrir aux personnalités étrangères ou françaises expatriées œuvrant pour la promotion de la culture française. Aux Etats-Unis, entre 25 et 30 personnes la reçoivent chaque année, mais, précise l’Ambassade, c’est la première fois qu’elle est remise à des proviseurs.
«Je vais montrer la palme à mes élèves et parler de ce qu’elle représente, promet Robin Sundick. Une manière de plus de connecter les élèves à l’autre rive de l’Atlantique. » Chose que Shimon Waronker, qui a quitté son école du Bronx et travaille désormais au bureau de Joel Klein, ne pourra faire. « Je vais la mettre dans un coffre-fort, sourit-il. J’ai peur que mes enfants s’en servent comme jouet! »
0 Responses