L’une est française, l’autre américaine. L’une est brune autant que l’autre était blonde. Mais toutes les deux affichent les mêmes fêlures, laissent entrevoir les mêmes blessures et c’est peut-être pour cela que le metteur en scène Olivier Steiner a voulu les réunir dans un troublant dialogue : Isabelle Adjani, seule en scène, incarne à la fois son propre rôle et celui de Marilyn Monroe. Durant 1h20, elle alterne extraits de plusieurs de ses propres entretiens donnés tout au long de sa carrière, mais ressuscite surtout des passages de la dernière interview accordée par Marilyn Monroe, quelques semaines avant sa mort au magazine Life, qui la publiera le… 3 août 1962, soit deux jours avant le décès de la star américaine.
« Je suis plus prude, plus puritaine, qu’elle », susurre à un moment Adjani, vêtue de la même robe noire que portait Marilyn lors de sa dernière séance photo. Ce dialogue imaginaire est intitulé « Marilyn’s Vertigo » (le vertige de Marilyn) et sera sous-titré en anglais. Il a déjà conquis de nombreux spectateurs en Europe et espère en faire de même aux États-Unis. Il clôturera surtout le festival Crossing The Line du FIAF, qui proposera, du vendredi 8 septembre au vendredi 13 octobre, dans plusieurs lieux de New York, huit événements dont certains gratuits (mais réservations demandées sur le site du festival).
« Ce festival, consacré aux arts vivants, réunit chaque année le meilleur de la création francophone contemporaine, résume Mathilde Augé, la co-programmatrice, avec Florent Masse, d’un festival qui organise cette année sa 16e édition. Nous sélectionnons des artistes et des œuvres qui ont à la fois quelque chose à dire sur le monde d’aujourd’hui et qui sont pertinents pour être vus à New York. Ces œuvres sont là pour élargir notre vision du monde. »
D’autres moments forts suscitent déjà l’attente. La soirée d’ouverture, ce vendredi 8 septembre (à 6pm, gratuit) au FIAF, permet de découvrir l’installation video spectaculaire de l’artiste franco-suisse Julian Charrière, qui entend illustrer la tension entre nos sociétés modernes et les idées de nature en reproduisant une fontaine prenant feu.
Autre moment très attendu : « Les 5 sens », une expérience immersive de la chorégraphe Tatiana Desardouin (qui vit à New York) et Nubian Néné qui réunira le 14 septembre de 10pm à 4am (gratuit) musique, danse, nourriture et boissons, au Boom Boom Room, ce bar branché du Standard Hotel (sur le même palier que Le Bain). « Cela correspond assez bien à l’ADN de notre festival : des propositions qui changent de ce qu’on a l’habitude de voir, développe Mathilde Augé. On ne vient pas à Crossing The Line pour voir les mêmes choses qu’ailleurs, on vient pour y être bousculé. »
Le festival mettra également à l’honneur le soir de l’ouverture au FIAF « Trapped », un spectacle de danse de Tatiana Desardouin et Passion Fruit Dance Company; « Growing Matter », une exposition de Camille de Galbert visible tout au long du festival au Invisible Dog Art Center (51 Bergen St, Brooklyn); « Never Twenty One », du chorégraphe franco-malien Smaïl Kanouté, qui rend hommage aux victimes de violence par arme à feu avant d’avoir atteint l’âge de 21 ans (le 27 septembre au FIAF, 48$); « Once the dust settles, flowers bloom » d’Olivier Tarpaga (du 3 au 8 octobre au Joyce Theater); et dSimon, de Simon Senn et Tammara Leites, autour de l’IA (6 et 7 octobre au FIAF, 30$).