« L’écriture m’est venue naturellement, sous forme de journal d’abord, à la manière d’un journal intime. Puis des personnage sont arrivés, sous forme de nouvelles policières, puis un premier roman que j’ai commencé », confie Carole Geneix, Washingtonienne depuis de 23 ans. Après la publication de « La mille et deuxième nuit » en 2018, la Normande signe son deuxième roman « Manhattan Palace », sorti le 10 mai dernier aux Editions Rivages.
Carole Geneix et la littérature, ça remonte à loin. Étudiante, elle choisit de passer une licence en littérature et écrit son mémoire sur l’écrivain franco-suisse Blaise Cendrars qui l’a « toujours fascinée ». Avide d’aventure, elle se tourne vers l’Asie pour sa première expatriation et atterrit à l’Alliance française de Séoul. L’année d’après, elle enseigne à Moscou.
Lors de son retour en France, elle décide alors de passer le diplôme d’enseignant, le Capes, avant de s’installer dans la région de Washington DC pour y rejoindre son mari Robert. En 2000, elle devient directrice pédagogique à l’École Internationale de Washington, mais pas seulement. Carole Geneix commence à écrire pour elle.
« L’écriture est quelque chose de très solidaire, donc j’ai décidé de former un groupe d’écriture, se rappelle-t-elle. J’ai passé une annonce sur le groupe “Maman autour de DC” ». Plusieurs personnes lui répondent. « Au départ, on participait à des concours de nouvelles, et puis la nouvelle s’est transformée en roman ». Son premier roman, « La mille et deuxième nuit », né grâce à un concours sur le thème de « Nouvelles policières du siècle dernier », retrace une enquête au temps de la Belle Époque en suivant le destin du couturier Paul Poiret.
Elle a du mal à croire qu’elle obtient une première publication. « Quand j’ai reçu le coup de téléphone qui m’annonçait que mon livre allait être publié, c’était extraordinaire, j’étais paralysée, j’ai ressenti une grande émotion », se remémore-t-elle, émue. « Et puis il y a la première fois que vous voyez le livre, en fait, il y a plein de premières fois, c’est une grande aventure, ajoute-t-elle. C’était passionnant et difficile parce que j’ai un travail à temps complet, j’ai des enfants, et je ne suis pas du tout quelqu’un qui aime se mettre en avant, c’est à l’opposé d’être dans un coin tout seul à écrire », résume l’écrivaine.
Une fois les émotions passées, elle se replonge dans ces notes pour reprendre une trame qu’elle avait pour l’instant laissée de côté : une intrigue dans un hôtel à New York. « L’idée m’est venue après avoir fait un mariage à New York, dans un grand hôtel de luxe », explique-t-elle. Elle travaille méticuleusement ses personnages : « Je fais une fiche par personnage pour comprendre qui ils sont, en suivant les questionnaires de Proust par exemple, mais je construis aussi leur généalogie, la façon dont il parle, leur secret, des gestes qui ont, pour étoffer leur identité ».
Elle se passionne également pour les recherches historiques en se renseignant sur la manière dont les hôtels fonctionnent. Elle va même à New York pour faire des photographies de la boutique Tiffany ou regarde des vidéos en ligne pour décrire des lieux incontournables de la vie new-yorkaise de ses personnages. Dans ce deuxième livre, elle s’attarde sur le thème de la famille à travers trois générations devenues milliardaires avec la gestion de leurs hôtels. Un monde dans lequel elle plonge ses lecteurs, entre suspense et effroi. Pour rencontrer l’auteure, l’Alliance française de Washington DC organise une rencontre le vendredi 16 juin à partir de 7pm.