Après “Sans objet” et “Les sept planches de la ruse”, le chorégraphe français Aurélien Bory revient à la Brooklyn Academy Muesum (BAM) du 9 au 13 novembre pour la première US de son spectacle “Plexus” mettant en scène la danseuse japonaise Kaori Ito.
Il s’agit “d’un évènement très particulier” pour Aurélien Bory. “J’adore ce théâtre, j’adore être à Brooklyn, c’est un rendez-vous important pour moi. Ce sera la troisième fois qu’un de mes spectacles y est produit et le plus amusant, c’est que cela se passe à chaque fois en période électorale” , plaisante-t-il.
Le concept de “Plexus” en surprendra plus d’un, mais pas ceux qui connaissent le “théâtre physique” d’Aurélien Bory. Kaori Ito évolue sur une scène traversée par plus de 5.000 fils de nylon noir, avec lesquels elle joue et danse. “Comme elle vient du Japon, j’ai cherché à utiliser ce pays pour l’ambiance et le paysage. Je me suis appuyé sur le livre Éloge de l’Ombre de Jun’ichirō Tanizaki qui résume l’esprit japonais, explique-t-il. Au début, j’ai réalisé une marionnette de Kaori car au Japon, cet art est très important. Au final, j’ai enlevé la marionnette pour ne garder que les fils” .
La danseuse japonaise a quitté le Japon il y a longtemps et “les fils suggèrent cette idée de lien avec sa terre natale”. Dans cette forêt de fils tendus, dans laquelle l’artiste flotte, la scène devient “un espace métaphysique (…) qui n’obéit plus ou différemment aux lois physiques, on offre donc un nouveau regard sur la danse, une danse impossible sans cet espace” , développe le Français.
Pour préparer la chorégraphie, Aurélien Bory a demandé à sa collaboratrice de réaliser des mouvements différents comme pencher son corps, grimper aux cordes… “Je lui ai donné plusieurs exercices à pratiquer et elle me disait que c’était comme si elle avait toujours dansé dans ces conditions, explique-t-il. On a donc déterminé la chorégraphie ensemble, le spectacle part du corps de Kaori Ito pour finir dans l’espace, comme si l’espace entier devenait son corps” .