Pas moins de trois équipes de télé françaises se trouvaient dans le magasin de vélos du Nord-Ouest d’Austin Nelo’s Cycles jeudi 17 janvier au soir.
Nordiques ou hispaniques, on pouvait entendre d’autres accents étrangers parmi les journalistes tournant autour des quelques dizaines d’amateurs de courses cyclistes venus voir le premier chapitre de la confession de Lance Armstrong par Oprah Winfrey.
L’établissement organisait la seule projection publique de cet entretien très attendu. Pas tellement par attachement pour le champion déchu, ni parce qu’il anticipait des révélations. Non, « le plus important pour nous, c’est d’avoir les gens ici, en train de parler », avoue sans fard l’employé qui a animé la soirée avec une loterie et en invitant les participants à trinquer chaque fois que Lance Armstrong disait « désolé ».
La soirée a donc été plutôt gaie et arrosée, même si les rires cachaient une vraie déprime. « Je vais quand même regarder le Pro Tour ce week-end, mais tout ça, ça craint », confie par exemple le cycliste amateur Matthew Malinowski, l’air dépité.
Bien que certains défendent encore « un cycliste très talentueux » et « les bonnes choses qu’il a faites pour le sport et pour notre pays », l’attitude de Lance Armstrong est très mal passée. Ses réponses évasives ou sur la défensive, selon les moments, ont suscité tour à tour moqueries, soupirs d’exaspération et exclamations de mépris.
Armstrong est de toute façon « impardonnable » pour beaucoup. « Il a jeté tellement de gens en pâture et détruit tellement de vies ! Il est désolé de s’être fait prendre. Il est désolé de ne plus gagner d’argent. Mais est-ce qu’il va réparer le mal qu’il a fait ? Non ! Un entretien ne fera pas ça, un coup de fil non plus. Même l’argent c’est insuffisant », s’exclame ainsi l’enseignante Johanna Napoles, qui a fait travailler ses élèves sur le sujet afin qu’ils se rendent compte de l’ampleur de la tromperie. « C’était dur pour eux, car ils croyaient aux dénégations de Lance Armstrong ».