Préparez-vous à faire la queue: si l’on en juge par le nombre de journalistes – plus d’une centaine – qui se pressaient à l’avant-première, l’exposition Björk, qui se tiendra du dimanche 8 mars au 7 juin au MoMA, devrait attirer du monde.
Il s’agit de la première exposition consacrée à la star islandaise de 49 ans, qui chante depuis qu’elle en a 11. Björk, qui donnera ce printemps une série de concerts à New York, est activement intervenue dans sa conception. “Björk nous a demandé de faire des choses qui repoussaient les limites de ce que l’on avait fait. Encore ce matin, nous avons du faire des aménagements !”, a lancé Glenn D. Lowry, le directeur du MoMA, lors de la conférence de presse.
Cette exposition s’ouvre quelques semaines après la sortie précipitée (suite à une fuite sur internet) de “Vulnicura”, son dernier album. Un disque sombre, qui relate sa séparation avec l’artiste Matthew Barney, avec qui elle est restée pendant 13 ans.
La première partie de l’exposition, “Songlines”, est une plongée dans la discographie de Björk. Un (petit) labyrinthe mène le visiteur d’albums en albums, avec sur les oreilles un casque, relié à un Iphone que l’on pend autour de son cou. Le son est de très bonne qualité, et la musique est au centre du dispositif : il s’agit moins d’une rétrospective que d’une expérience musicale. Il n’y a quasiment aucun texte explicatif.
Dans les vitrines, quelques cahiers que Björk a utilisés pour composer ses chansons, des partitions, de rares objets. Et surtout, des mannequins représentant la chanteuse vêtue de ces incroyables costumes, ainsi que des photos ou des masques, remémorant les personnages fantastiques incarnés par la musicienne pour chacun de ses albums.
Le clou de l’exposition, c’est une vidéo inédite commissionnée par le MoMA, dans laquelle Björk chante la chanson Black Lake, issue de son dernier album. Une beau film de 11 minutes, projeté sur deux grands écrans, où l’on voit la chanteuse évoluer pieds nus dans une grotte volcanique noire, vêtue d’une mini-robe argentée. Puis marcher sur la mousse vert fluo d’une spectaculaire prairie islandaise.
“Nous avons tourné trois jours dans cette grotte en Islande”, affirme Klaus Biesenbach, le commissaire de l’exposition. La grotte est envisagée comme une métaphore du coeur de Björk. “Il faisait très froid, elle était pieds nus, et tenait à chanter pour chaque prise. Elle était fatiguée, mais cela faisait partie du processus.”
Enfin, le MoMA expose des instruments de musique inventés pour l’album “Biophilia”, ainsi que des clips vidéos de Björk, réalisés par Michel Gondry (“Bachelorette”, “Army of Me”…), Alexander McQueen (“Alarm Call”) ou Spike Jonze (“It’s oh so Quiet”) ou encore Stephane Sednaoui (“Big Time Sensuality”). De petites pépites, que l’on regarde sans se lasser.