C’était Hollywood sur la 59e rue. Lundi soir, le Florence Gould Hall du FIAF (French Institute Alliance Française) accueillait une projection très VIP de “Capital”, le dernier film de Costa-Gavras.
Le réalisateur franco-grec, qui ne fait pas ses 80 ans, était bien entouré. Son poil-à-gratter d’ami Michael Moore avait fait le déplacement. Kathleen Turner et l’acteur Alan Alda (M.A.S.H, The Aviator, The West Wing) étaient aussi de la partie. M. Gavras n’a pas assisté à la projection, mais a participé à une séance de questions-réponses avec la journaliste de CNN Ashleigh Banfield à la fin du film. “C’est un film spécial, qui dérangera“, a-t-il dit devant un Florence Gould Hall plein à craquer.
Le film en question, “Capital”, raconte les tribulations de Marc Tourneuil (Gad Elmaleh). Fraichement bombardé à la tête d’une banque parisienne appellée Phenix à la faveur d’un cancer des testicules de son patron, il doit faire face aux coups tordus d’un hedge fund américain. Le jeune PDG joue le système à plein: bonus, licenciements, délit d’initié, compte offshore, deals véreux, top model et jet privé… Le papa de « Z » brosse le portrait d’un monde financier cynique, brutal, impitoyable, et raconte la montée en puissance du capitalisme sauvage “à l’américaine” face à la Vieille Europe. “Caricatural“, diront certains. “Génial“, diront d’autres. Visionnaire en tout cas: Costa-Gavras a commencé à travailler sur ce film, adapté du roman Le Capital de Stéphane Osmont, avant le début de la crise financière. “Je voulais faire un film sur la manière dont l’argent affecte les gens, M. Gavras a-t-il expliqué au public. Après le début de la crise, on a juste ajouté une phrase dans le script disant que le pire était encore à venir. C’est ce que je pense: le pire de la crise n’est pas encore arrivé“.
Sa sortie new-yorkaise est prévue le 25 octobre, le 1er novembre dans les autres grandes villes américaines.