A seulement 23 ans , Nicola McEldowney est en charge du département sur les marionnettes à l’université de Columbia. C’est à Paris cependant qu’elle est venue chercher matière pour sa thèse intitulée “La marionnette en France dans les années 1930 et regards sur aujourd’hui” où elle s’est faufilée dans les dédales des théâtres parisiens, du théâtre de la Ville à celui de la Villette. La période de l’Entre-deux guerres, tiraillée entre les Années Folles et la crise de 29, a fourni un terreau fertile au développement des spectacles de marionnettes, véritables exutoires satiriques pour des populations européennes en mal de contestation. “Les marionnettes présentent le monde en miniature. On peut exprimer tout ce qui est caché, même ce qui est coincé dans l’inconscient” explique Nicola McEldowney.
Sa passion pour les marionnettes, elle la tient depuis l’enfance quand à 5 ans elle découvre, puis regarde en boucle, les émissions de PBS et notamment Storytime, présentée par des marionnettes “Muppet-Style”. Une passion qui ne la quittera pas puiqu’aujourd’hui, Nicola ne se contente pas de théoriser le rôle sociétal des marionnettes, elle en fabrique également à base de différents matériaux et écrit même des pièces comme The Golden Stoat, l’histoire d’une princesse contrainte de de soumettre à un mariage forcé . Elle se veut toujours visible durant ses shows car selon elle “c’est la synergie avec la marionnette qui est la plus importante”.
Son atelier est prévu ce samedi 27 août au Into This City International Acting School, une école de théâtre international. Au programme : création d’une marionnette, choix du personnage, choix des moyens de s’exprimer à travers celui-ci, invention d’une histoire et représentation du spectacle. 3h30 d’initiation complète où les enfants pourront laisser libre court à leur imagination et les plus timides ne seront pas lésés, car selon Nicola “c’est la marionnette qui permet au marionnettiste de se détendre avant le spectacle. À leur contact, les acteurs deviennent plus extravertis”.
Et si les marionnettes permettent également aux plus jeunes de prendre du recul face à des situations compliquées et de les analyser, Nicola McEldowney se défend de réserver leur usage aux enfants : “c’est un préjugé culturel, les marionnettes ne sont pas réservées aux enfants, autrement il n’y aurait pas Les Guignols de l’info“. Les adultes sont donc également conviés à venir voir le monde en miniature eux aussi.
Quand on interroge la jeune fille sur son étonnante passion un brin décalée pour son âge, c’est en riant qu’elle nous répond : “un jour, un garçon que j’aimais bien m’a demandé si j’avais de vrais amis”.
Consulter le site de l’International Acting School et le blog de Nicola McEldowney
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