Établie à Houston, Atelier Aliénor lance son site de vente d’espadrilles haut de gamme aux Etats Unis.
« Passer de Paris à Houston a été l’occasion de me rendre compte que j’avais besoin de m’investir dans un projet qui me correspondait. L’entrepreneuriat m’a permis de donner un sens à ce que je fais au quotidien», explique Laurie Cazaux, fondatrice de la marque et créatrice des modèles, installée à Houston depuis octobre dernier. Une soirée est prévue le 8 juin dans la boutique Merchant & Market pour lancer officiellement les produits.
Il s’agit d’une première expérience de création d’entreprise et dans l’univers de la mode pour cette jeune femme de 29 ans, ancienne de l’audit et de la finance. Une reconversion liée à la désillusion face à la place des femmes dans le monde de l’entreprise. « Naïvement, j’étais loin de m’imaginer qu’il y avait encore une différence homme femme en entreprise. Pourtant les faits sont là. Créer ma société m’offre plus de liberté et de flexibilité et la possibilité de me réaliser avec des opportunités d’évolution bien plus grandes. »
Quand il s’agit de trouver une idée, cette native du Midi se tourne tout naturellement vers l’espadrille. Véritable institution dans le sud de la France, elle est peu répandue aux Etats-Unis. Indémodable, cette chaussure est pourtant bien adaptée au climat et au mode de vie du sud du pays. « C’est une espadrille urbaine qui me semble correspondre à un marché casual chic inspiré de Californie de plus en plus tendance ici. Les gens font plus attention à leur corps ici qu’auparavant. Ma cliente type est la Californienne de 20 à 45 ans ouverte sur le monde et avec une conscience environnementale. »
Six modèles d’espadrilles sont disponibles. Uniquement pour femmes, elles sont plus ouvertes sur le pied que les espadrilles traditionnelles mais conservent la semelle plate en jute. Cousues main avec des matériaux nobles (Hermès utilise le même cuir pour ses sacs) et fabriquées en petites séries, elles sont fabriquées avec des procédés respectueux de l’environnement. « C’est très important pour moi. C’est aussi un moyen de soutenir et promouvoir l’artisanat et tout ce qu’il représente en termes de valeurs, de tradition et de savoir-faire. » Valeurs qui se retrouvent jusque dans le nom, inspiré d’Aliénor d’Aquitaine, « figure de l’histoire du sud-ouest et femme forte et indépendante.»
C’est d’ailleurs une image dans laquelle elle se reconnait. Du design des espadrilles à la négociation avec les fournisseurs en passant par le développement du site web, elle fait tout, toute seule. « C’est mon projet et c’est important pour moi de pouvoir tout contrôler. Mais je ne le regrette pas. Je n’ai jamais été aussi enthousiaste. »