Art Basel, point d’orgue de la Miami Art Week, aura lieu du 7 au 10 décembre au Miami Beach Convention Center. Cette année encore, les Français sont représentés dans les allées de la grande foire et des événements satellites qui ponctuent cette grande semaine de l’art.
Soutenus ou non par une galerie, la participation à un rendez-vous aussi important que la Miami Art Week s’accompagne pour eux de nombreux défis, surtout pour ceux dont c’est le baptême du feu. Premier challenge pour ces “petits” Français : parvenir à se distinguer dans ce joyeux bazar artistique, où se retrouvent quelque 1.200 galeries du monde entier et des dizaines de milliers de visiteurs – 77.000 l’an dernier – dont de nombreux collectionneurs.
« J’ai du postuler il y a près d’un an car les demandes sont nombreuses et les places limitées », raconte la Française Sandra Encaoua soulagée d’avoir été sélectionnée afin d’exposer pour la première fois à la foire Spectrum, l’une des vingt foires satellites organisées cette année. Contrairement à d’autres artistes français présents, elle a postulé de manière indépendante, sans le soutien d’une galerie. « Cela a un coût important mais permet aussi d’être plus proche de son public », juge la peintre expressionniste. Installée à Miami, elle a au moins pu économiser sur l’hôtel et les billets d’avion.
« Il était très important pour moi d’y participer car, au-delà de donner une plus grande visibilité et une certaine crédibilité à mes oeuvres, cela permet aussi de jauger mon niveau car la Miami Art Week est un véritable baromètre du marché de l’art ».
Laurence de Valmy, autre primo-participante, est venue avec la galerie new-yorkaise Azart. « Exposer durant la Miami Art Week a toujours été un rêve car il s’agit de la semaine la plus importante pour le marché de l’art aux États-Unis, et je suis agréablement surprise de le réaliser aussi rapidement », indique avec enthousiasme l’artiste peintre française qui figure au programme de Scope.
Pour elle, l’enjeu est de se faire connaître, mais aussi de stimuler sa créativité. Elle n’attend pas de retombées à court-terme, mais espère que ce premier pied dans la porte lui permettra de trouver sa place dans le futur. « Je pars du principe que rien ne vient du néant, que chaque artiste s’inspire d’un autre et que leurs histoires se croisent et s’entremêlent, explique-t-elle. C’est donc une chance extraordinaire de pouvoir être présente aujourd’hui afin de nourrir mon art ».
La Française Carole Jury, qui vit dans le New Jersey, se dit, quant à elle, très intimidée de participer pour la première fois à cette exposition. « Je suis une artiste émergente et je n’ai pas fait d’études d’art, je suis donc dans mes petits souliers », avoue l’artiste peintre qui est également représentée par la galerie new-yorkaise Azart à la foire Scope. « C’est un témoignage de confiance et un énorme privilège, souligne-t-elle. Et même si je ne suis pas Picasso, je n’ai rien à perdre, bien au contraire, et je compte savourer chaque instant ».
Démarchage, invitations dans les soirées exclusives pour faire du “networking”, rédaction de communiqués de presse pour attirer les journalistes : capter l’attention n’est pas facile. Mais pour Carole Jury, il n’y a rien de tel que le talent pour se démarquer. « Il faut parfois oser prendre des risques afin de se démarquer car le niveau artistique durant la Miami Art Week est très élevé », souligne la quadragénaire venue présenter son travail sur la réflexion de la lumière. Fin de l’aventure : le 10 décembre.