Arthur H pèse ses mots, quitte à laisser passer quelques secondes avant de répondre à la question. Baba Love comme son nom ne l’indique pas, est un « disque de rupture », dit-il.
Rupture sentimentale – car le chanteur est désormais célibataire – et rupture musicale aussi. L’album sorti fin janvier aux Etats-Unis provient d’une remise en question, « une politesse élémentaire » envers son public, estime-t-il. Nouvelle équipe, collaborations prestigieuses, formats inédits, Baba Love a de quoi surprendre. La voix grave et basse du chanteur, récompensé en 2009 de la Victoire de la Musique du meilleur album Pop/Rock, monte étonnamment haut dans cette dernière réalisation. La chanson Prendre Corps en est un exemple parfait. Il s’agit d’une spirale musicale de huit minutes sur un texte signé Ghérasim Luca, un poète juif roumain, qu’on écoute encore et encore pour essayer de comprendre d’où vient la magie. Une autre chanson, qu’il chante avec Saul Williams, un poète originaire de Brooklyn, rend hommage à l’artiste de renom Jean-Michel Basquiat. L’acteur Jean-Louis Trintignant a également prêté sa voix au nouveau bébé du Français, qu’il est impatient de partager sur scène : « Pour deux heures de bonheur et de concentration, tu as douze heures d’attente, de voyage et de vide », mais « quand on est sur scène, on oublie tout ».
Peu connu dans le monde anglophone, Arthur H se produit devant le public new-yorkais le 22 février prochain au Florence Gould Hall du French Institute Alliance Française (FIAF). Cela sera la soirée des premières pour le fils de Jacques Higelin et Nicole Courtois. Car celui-ci n’a jamais joué dans la ville. Et s’il y a bien une ville américaine qu’on imagine proche du coeur de l’artiste, c’est Los Angeles, et pas la Grosse Pomme. C’est en effet dans la Cité des Anges qu’il a épousé sa bassiste et la mère de ses deux enfants Alexandra Mikhalkova en 1998, sur scène, à l’issue d’un concert.
Pourtant, il « ne se sent pas du tout étranger à New York, musicalement ». Il se dit « Parisien pur et dur », mais estime qu’il y a « beaucoup d’énergie entre les deux villes », ce qui lui donne l’impression « d’entrer en territoire familier ». Tellement familier que le Français a signé en 2009 une chanson qui prend New York pour toile de fond. Le clip vidéo (ci-dessous) de Ma dernière nuit à New York City le met en scène dans une course-poursuite déjantée dans les rues de la ville.
Arthur H “Ma dernière nuit à New York city” from Sphere manage on Vimeo.
A en croire le chanteur, les Etats-Unis dans leur ensemble lui servent d’inspiration. « L’Amérique imaginaire a pris une place énorme dans notre subconscient artistique ». « C’est une espèce d’endroit déconnecté de l’Amérique réelle, une sorte de patrimoine universel où on peut se projeter, où l’on peut rêver » car « malheureusement, l’Europe ne fait plus rêver ». D’ailleurs, il espère de son côté profiter de son passage pour « nourrir son enthousiasme qui peut parfois manquer de carburant en France ».
Infos pratiques :
Concert d’Arthur H – Florence Gould Hall du FIAF (55 East 59th St) le 22 février. Plus d’informations ici