C’était l’une des figures incontournables du street art parisien. L’artiste Miss.Tic, qui s’est éteinte l’an passé à l’âge de 66 ans, a marqué l’histoire de la discipline. Du vendredi 5 mai au samedi 10 juin, la Lelia Mordoch Gallery, implantée dans le quartier de Wynwood, lui rend un bel hommage en exposant, pour la première fois à Miami, une sélection de photographies de ses œuvres de la série « Muses et Hommes » réalisées au tournant du siècle.
« Je l’ai découverte dans la rue bien avant de la rencontrer dans la vie en aimant déjà sa personnalité et ce qu’elle exprimait, confie la galeriste française Lélia Mordoch, présente des deux côtés de l’Atlantique, qui lui a consacré de nombreuses expositions. Elle avait une grande liberté d’esprit et représentait parfaitement l’image de la femme libre sans pour autant être féministe. »
Radhia Novat, de son vrai nom, était connue entre autres pour ses silhouettes de femmes brunes et sexy qu’elle imprimait à l’aide d’une bombe de peinture et d’un pochoir sur les murs de la capitale française, le tout accompagné de phrases incisives. « C’était des associations de textes et d’images absolument remarquables, commente Lélia Mordoch, qui nourrit une passion pour l’art depuis plus de trente ans. Non seulement il y avait un véritable travail artistique dans ce qu’elle faisait, mais aussi un côté très poétique. »
L’exposition, dont le vernissage aura lieu le vendredi 5 mai de 5pm à 9pm, dévoilera les clichés de ses oeuvres avec lesquelles Miss.Tic s’est amusée a revisiter certains tableaux de grands maîtres façon street art. On découvrira notamment le terrible chef-d’œuvre de Nicolas Poussin Le Massacre des Innocents agrémenté de cette citation : « Le monde est d’humeur massacrante », ou encore l’une des peintures les plus célèbres de la Renaissance italienne, La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli, à côté de laquelle nous pouvons lire : « Quand l’amour sort de sa coquille, la beauté tombe des nues ».