Seulement un mois d’existence, et déjà un grand sourire: Muriel Guépin est fière de vous présenter sa première galerie d’art, au 51 Bergen Street, à Brooklyn. Encore analyste financière en juillet dernier, après vingt ans passés à traquer les évolutions des cours de la Bourse, elle plaque tout cet été, avec l’idée de se consacrer à ce qui est devenu sa passion depuis une quinzaine d’années: collectionner l’Art. A peine a-t-elle le temps de prendre quelques cours sur la création d’entreprise que les choses s’enchaînent. Un ami lui propose un local dans une ancienne usine désaffectée de fabrication de bijoux, entre Court et Smith Street, deux rues très commerçantes au Sud-ouest de Brooklyn, en plein BoCoCa, la nouvelle “French Town” de New York. Et aussitôt dit, aussitôt fait. La Shop Art Gallery ouvrait.
Nul besoin d’être bilingue en anglais pour comprendre que le nom de la galerie (SHOP ART) vous invite non seulement à venir admirer les œuvres, mais surtout à les acheter. Car tel est en effet le but recherché par la propriétaire: rendre l’art abordable et accessible à tous. Les prix débutent à $45, et sont clairement affichés en bas de chaque cadre. Une série de dessins réalisés par l’artiste française DGé ne dépasse pas les $65, et Muriel Guépin en a vendu sept en cette journée de samedi. D’autres, et notamment ceux de la japonaise Michiyo Ihara, sont compris entre $300 et $900. Les gouaches de Cynthia Winings sont aux alentours de $900 également, et rare sont les œuvres dont les prix affichent plus de trois zéros. Et l’œuvre la plus chère, de l’artiste Patrick Jacobs, un trompe-l’œil en lunette optique à $8000, a déjà été vendue. Muriel explique: “Souvent les gens n’osent pas faire le premier pas. Ils ont l’idée que l’Art est forcément hors-de-prix, réservé à une certaine élite“. “Mon but est de les inciter à faire ce premier pas, de les initier à l’Art en désacralisant les prix“. Mais “ce n’est pas un supermarché” s’empresse-t-elle d’ajouter.
Pour le choix des artistes, elle recherche la plus grande diversité possible. “Mon idée de départ est d’avoir en permanence exposés différents types de médiums, à savoir de la photo, des petits sculptures, et bien sûr des dessins et de la peinture“. Pour l’ouverture de la galerie, la sélection s’est essentiellement faite par contact et artistes amis. A l’avenir, Muriel sait que le champs des possibilités va s’accroitre, puisque des artistes commencent désormais à la contacter directement. Si elle ne cherche pas à privilégier les Français, trois (DGé, Mathilde de Turckheim et Patrick Jacobs) des sept artistes exposés le sont. Sa priorité est davantage d’encourager des artistes de Brooklyn, quelque soit leur nationalité, afin d’être fidèle à un positionnement de galerie de quartier. Au final, tous sont des artistes émergents, et pour certains, Muriel leur offre l’opportunité de leur première exposition. “Donner la parole à des artistes débutants, cela correspond à mon idée d’un art de proximité, et c’est ce qui me permet d’afficher des prix raisonnables“.
“Il n’y a rien de plus intimidant que d’être dans une galerie, et de se trouver toujours obligé d’aller demander la liste des prix“, et cela, encore plus à New York qu’ailleurs. “Toutes les galeries de Chelsea, et même de Williamsburgh à Brooklyn, qui sont censées être un peu plus “bohème”, se sentent obligées de défendre une position super-élitiste” explique-t-elle. “Ici, la notion d’un art abordable n’existe absolument pas, alors que c’est une idée qui a déjà fait son chemin en Europe, surtout en Espagne ou en Allemagne“. Muriel est donc convaincue que sa galerie saura séduire un public de gens intéressés par l’art, sans avoir encore jamais osé en faire l’acquisition, en plus des traditionnels acheteurs d’Art. Que chacun puisse se sentir l’âme d’un collectionneur, tel est le pari de la Shop Art Gallery.
Shop art gallery
– 51 bergen street
– brooklyn – ny 11201
– 1 718-858-4535
– [email protected]
Fermé le lundi et le mardi, du mercredi au samedi de 11am à 7pm et le dimanche de midi à 5pm.
0 Responses
Bravo pour cette création en faveur des artistes… je vais de temps à autre à Brooklyn, ma petite fille y habitant. artiste française allez voir le site : http://www.lezartistes-de-lyonne.com (ce sont des artistes dont je fais partie qui ont déjà un certain métier mais qui ne peuvent en vivre n’ayant pas trop accès aux médias et à la diffusion. Faites moi vos commentaires cela nous rend toujours service et tous ces artistes ont des prix à 3 chiffres et même moins. merci de votre attention – odette Lacaze